Londres (awp/afp) - L'or a de nouveau enchaîné les records cette semaine, avant de retomber, en raison de prises de bénéfices des investisseurs.
Le prix d'une once d'or a atteint jeudi le sommet historique de 2.790,10 dollars, toujours galvanisé par une prime de risque géopolitique exacerbée et par les perspectives de baisses des taux américains, alors que la réunion de la Réserve fédérale (Fed) doit se tenir les 6 et 7 novembre prochains.
Certains acheteurs sont aussi guidés par la peur de rater l'opportunité du mouvement haussier des prix.
Mais le cours du métal jaune a ensuite brusquement reflué durant la journée de jeudi pour retrouver ses niveaux de début de semaine.
Un repli du marché boursier, matérialisé par "des ventes d'actions", "a entraîné des prises de bénéfices sur l'or, souvent liquidé (par les investisseurs, ndlr) pour couvrir leurs pertes en période de stress du marché", précise Daria Efanova, analyste chez Sucden.
Cette prudence des négociants s'explique aussi à l'approche d'événements importants la semaine prochaine, à commencer par l'élection présidentielle américaine le 5 novembre.
Malgré la réduction de l'attrait pour les bijoux en raison des prix du métal précieux, la demande mondiale d'or en volume est restée stable au troisième trimestre, grâce à un bond des produits d'investissement, est-il en outre souligné dans le dernier rapport du Conseil mondial de l'or (CMO) publié mercredi.
"À long terme", estime Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, ce facteur "ne suffira guère à justifier le niveau élevé des prix, et encore moins une nouvelle hausse".
Vendredi, vers 15H15 GMT (16H15 à Paris), l'once d'or s'échangeait à 2.747,68 dollars, contre 2.747,56 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Cher cacao
Les cours du cacao ont grimpé cette semaine, en raison d'une baisse des réserves dans les ports et d'inquiétudes sur la récolte en Afrique de l'Ouest.
"Le temps a été très humide en Afrique de l'Ouest ces derniers temps, ce qui fait craindre le développement d'une maladie du cacaotier" qui se manifeste par des taches brunes puis noires sur les cabosses, fruits du cacaotier, explique Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.
La Côte d'Ivoire et le Ghana fournissent à eux deux plus de la moitié de la production mondiale de cacao, respectivement 39% et 16% selon l'Organisation internationale de cacao (ICCO).
De plus, les réserves de cacao dans les ports suivis par l'ICE (IntercontinentalExchange) sont en baisse cette semaine, inquiétant les investisseurs sur un possible déficit d'offre qui explique la hausse des cours.
En parallèle, la demande de produits finis liés au cacao est affaiblie par les prix particulièrement élevés de l'année écoulée.
Vendredi, à Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 5.447 livres, contre 4.816 une semaine plus tôt en fin de séance.
A New York, la tonne pour livraison en décembre valait dans le même temps 6.695 dollars, contre 6.310 dollars vendredi dernier à la clôture.
Le cuivre de marbre
Les prix du cuivre sont restés stables cette semaine en dépit d'une production surabondante sur l'année en cours, soutenus par des stocks plus faibles qu'attendu sur le marché et par une forte demande chinoise de métal rouge.
La résilience du cours du cuivre est "remarquable compte tenu de l'offre excédentaire importante en 2024", s'étonne Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank.
Selon le groupe international d'étude du cuivre (l'ICSG) les projections du bilan mondial du cuivre raffiné indiquent un excédent d'environ 469.000 tonnes pour 2024 et 194.000 tonnes pour 2025.
Cependant, l'activité manufacturière en Chine a progressé en octobre pour la première fois depuis avril, selon des chiffres officiels publiés jeudi.
Les mesures de relance de Pékin "jouent probablement un rôle à cet égard, car de nombreuses grandes entreprises industrielles appartiennent à l'État et opèrent dans l'industrie lourde", avance Volkmar Baur de Commerzbank.
Très utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est très sensible à l'activité économique des grands pays consommateurs de métaux, notamment la Chine et des Etats-Unis.
Sur le LME, la tonne de cuivre coûtait 9.545,00 dollars, contre 9.602,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
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