La RDC serre la vis sur le cobalt et s’allie à l’Indonésie
La République démocratique du Congo (RDC) franchit un nouveau cap dans sa politique de régulation du cobalt. Après avoir bloqué les exportations pendant quatre mois, Kinshasa annonce la mise en place de quotas pour limiter les expéditions de ce métal stratégique et renforcer sa transformation locale. Objectif affiché : enrayer la chute des prix et stabiliser le marché mondial.
L’annonce marque un tournant pour le premier producteur mondial de cobalt. La surabondance actuelle, nourrie par une demande en berne du secteur automobile et une production accrue de cuivre (dont le cobalt est un sous-produit), a fait plonger les cours à des niveaux historiquement bas.
Mais la RDC ne compte pas agir seule. Elle s’associe à l’Indonésie, autre acteur clé du secteur, pour coordonner leurs politiques et peser davantage sur l’offre mondiale. Les discussions entre les deux pays, initiées avant même l’instauration des restrictions congolaises, portent sur des stratégies de régulation et des opportunités de coopération. L’Indonésie, elle, mise sur une autre arme : l’augmentation des redevances minières. À partir de cette année, la production de matte de nickel, qui contient une faible proportion de cobalt (1 à 2%), sera soumise à une redevance de 2%.
Le cuivre en ébullition, entre spéculations et tensions douanières
Si le cobalt peine à retrouver son éclat, le cuivre, lui, flambe. Jeudi, son prix a atteint son plus haut niveau en plus de cinq mois sur le London Metal Exchange (LME), dépassant les 10 000 USD la tonne. Une envolée dopée par la menace de nouvelles taxes américaines qui pourrait bouleverser les flux commerciaux.

L’administration Trump a lancé une enquête sur l’imposition possible de droits de douane sur le cuivre, déclenchant une vague d’achats anticipés. Résultat : la prime du contrat américain sur le Comex a atteint un record de 1 259 dollars la tonne mercredi, un écart inédit avec les prix du LME. "Les prix devraient rester soutenus à court terme, alors que les acheteurs se positionnent avant d’éventuelles restrictions", note la banque ING. Mais cette spéculation a des effets collatéraux. L’accélération des importations de cuivre aux États-Unis assèche l’offre sur d’autres marchés, accentuant les tensions d’approvisionnement.