par Nidal al-Mughrabi et Rami Ayyub

GAZA/TEL AVIV, 17 mai (Reuters) - Israël a de nouveau pilonné lundi la bande de Gaza, d'où les groupes armés continuent à tirer des roquettes sur l'Etat hébreu malgré la multiplication des appels à la trêve de la communauté internationale.

Les hostilités entre Israël et les activistes palestiniens de l'enclave sont entrées lundi dans leur deuxième semaine sans aucun signe d'apaisement.

Israël a notamment dit avoir tué un haut commandant du Djihad islamique, Houssam Abou Harbid, au cours d'un nouveau raid auquel le groupe islamiste a riposté par de nouvelles salves de roquettes.

L'armée israélienne affirme que Houssam Abou Harbid "était à l'origine de plusieurs attaques terroristes au missile antichar contre des civils israéliens".

"Nous allons continuer à frapper les cibles terroristes", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à l'issue d'une réunion avec les commandants de l'armée.

"Nous allons continuer à agir autant que nécessaire pour rétablir la paix et la sécurité de tous les habitants d'Israël", a-t-il ajouté.

Le Djihad islamique combat Israël au côté du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007.

Au moins 212 Palestiniens ont été tués depuis le début des hostilités dans la bande de Gaza, selon les autorités sanitaires de l'enclave, dont 61 enfants et 36 femmes.

L'armée israélienne a déclaré qu'au moins 130 combattants palestiniens ont péri en une semaine.

Selon l'armée, les combattants palestiniens ont de leur côté tiré 3.350 roquettes. Dix personnes ont été tuées en Israël, dont deux enfants, selon les autorités.

"GUERRE D'USURE"

Cette escalade de violence entre Israël et les groupes armés à Gaza, inédite depuis la guerre de 2014 entre l'Etat hébreu et le Hamas, a débuté lundi soir dernier par des tirs de roquettes du Hamas en direction de Jérusalem et du sud d'Israël en réponse à plusieurs jours d'affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes autour de la mosquée Al Aqsa et dans le quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, où plusieurs familles palestiniennes sont menacées d'expulsion.

La préoccupation est croissante au sein de la communauté internationale, alors que les frappes israéliennes contre Gaza ont détruit dimanche des habitations, tuant 42 personnes dont 10 enfants.

Lors d'une visite à Copenhague, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré que les Etats-Unis travaillaient "24 heures sur 24 via les canaux diplomatiques à essayer de mettre un terme au conflit".

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré dimanche que la campagne contre Gaza se poursuivait à "pleine puissance", et qu'il fallait parvenir à la dissuasion pour éviter un futur conflit avec le Hamas.

Le général de brigade Yaron Rosen a parlé lundi de "guerre d'usure". "L'armée israélienne peut continuer comme cela éternellement. Et le Hamas peut malheureusement aussi poursuivre ses tirs de roquettes pendant très longtemps. Mais le prix qu'il paiera sera de plus en plus lourd", a-t-il dit à la presse.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré dimanche que l'Onu était en contact avec toutes les parties pour parvenir à un cessez-le-feu.

Les efforts pour établir une trêve menés par l'Egypte, le Qatar et les Nations Unies sont pour l'instant restés lettre morte.

Le roi Abdallah de Jordanie a déclaré que son pays était impliqué dans des efforts diplomatiques, sans donner de détails.

(Avec Jeffrey Heller, Dan Williams à Jerusalem, Michelle Nichols à New York, Suleiman Al-Khalidi à Amman, Trevor Hunnicutt à Washington; version française Jean Terzian, Laetitia Volga, Jean-Stéphane Brosse et Tangi Salaün)