(Alliance News) - Les marchés européens ont ouvert en forte baisse vendredi, sur fond d'inquiétudes géopolitiques, après que l’Israël a frappé des installations nucléaires iraniennes.

L'indice FTSE 100 a ouvert en recul de 60,22 points, soit 0,7%, à 8 824,70. Le FTSE 250 a chuté de 240,01 points, soit 1,1%, à 21 146,68, et l'AIM All-Share a perdu 4,81 points, soit 0,6%, à 761,07.

Le Cboe UK 100 reculait de 0,7% à 879,34, le Cboe UK 250 baissait de 1,1% à 18 667,81, et le Cboe Small Companies perdait 0,3% à 17 014,59.

En Europe, le CAC 40 à Paris cédait 1,1% et le DAX 40 à Francfort chutait de 1,3% vendredi matin.

L'armée israélienne (IDF) a indiqué que l'attaque était une riposte à « l'agression continue du régime iranien contre Israël ». Selon l'IDF, des dizaines de chasseurs ont visé des cibles militaires à divers endroits en Iran lors d'une première phase. Téhéran a promis une « riposte forte ».

« Les forces armées répondront assurément à cette attaque sioniste », a déclaré Abolfazl Shekarchi, porte-parole de l'état-major général, ajoutant qu'Israël « paiera un lourd tribut et doit s'attendre à une riposte puissante des forces armées iraniennes ».

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a mis en garde l'Iran jeudi soir contre toute attaque des bases américaines en réponse aux frappes israéliennes, affirmant que Washington n'était pas impliqué.

« Nous ne sommes pas impliqués dans les frappes contre l'Iran et notre priorité absolue est de protéger les forces américaines dans la région », a déclaré Rubio dans un communiqué.

« Soyons clairs : l'Iran ne doit pas cibler les intérêts ou le personnel américains. »

Le baril de Brent s'est envolé à 73,01 USD tôt vendredi, contre 69,66 USD à la clôture de Londres jeudi. L'or a grimpé à 3 418,42 USD l'once, contre 3 388,71 USD.

Le rendement des obligations américaines à 10 ans s'est resserré à 4,35%, contre 4,38%. Celui à 30 ans a diminué à 4,84%, contre 4,87%.

La livre sterling est tombée à 1,3563 USD contre 1,3586 USD, l'euro a reculé à 1,1551 USD contre 1,1575 USD et, face au yen, le dollar s'échangeait à 143,71 JPY, stable par rapport à la veille.

« La frappe israélienne contre les installations nucléaires iraniennes a fait flamber les prix du pétrole et a offert au dollar, survendu et sous-évalué, un catalyseur pour rebondir. Le choc énergétique est généralement mal perçu par l'euro et donne à la Fed un argument pour rester prudente. Nous anticipons un potentiel de baisse à court terme pour l'EUR/USD », commentent les analystes d'ING.

« La semaine a été plutôt négative pour les moteurs domestiques de la livre. Le PIB d'avril a surpris hier avec une contraction de 0,3% sur un mois, et notre économiste note que la croissance pourrait encore se détériorer plus tard dans l'année. À cela s'ajoute une forte baisse des effectifs en mai, et une révision des dépenses sans éclat n'a guère laissé penser que le gouvernement pourra éviter des hausses d'impôts lors du budget d'automne. »

Les analystes d'ING ajoutent : « Le câble (GBP/USD) a potentiellement une large marge de correction à la baisse, compte tenu de son niveau élevé par rapport aux différentiels de taux. Mais nous avons vu que les positions structurellement baissières sur le dollar empêchent ses gains de durer. Nous restons donc prudents sur ce point. »

Les chiffres publiés jeudi ont montré que l'économie britannique s'est contractée de 0,3% en avril par rapport à mars, après une hausse de 0,2% en mars par rapport à février.

La lecture d'avril a déçu les attentes, un repli plus modéré de 0,1% étant anticipé selon le consensus cité par FXStreet.

À Londres, les valeurs de la défense et du pétrole tirent leur épingle du jeu dans ce contexte géopolitique tendu. Le groupe de défense BAE Systems a progressé de 2,9%, BP a gagné 2,2% et Shell a pris 1,5%.

À l'autre extrémité du FTSE 100, les valeurs du secteur du voyage ont souffert. La maison-mère de British Airways, International Consolidated Airlines Group, a plongé de 4,3%, tandis que la compagnie à bas coût easyJet a cédé 3,9%.

Parmi les valeurs du FTSE 250, la société d'exploration et de production Energean, qui possède des actifs en Israël, a chuté de 7,2%.

Energean a reçu un ordre du ministère israélien de l'Énergie et des Infrastructures demandant la suspension temporaire de la production et des activités du FPSO Energean Power.

« La sécurité du personnel d'Energean est notre priorité absolue. Toutes les activités de production ont été temporairement suspendues et des avis ont été envoyés aux clients et parties prenantes. Energean reste en dialogue étroit avec le ministère de l'Énergie et des Infrastructures et les parties concernées afin de permettre une reprise sûre de la production dès que possible », a indiqué la société.

Ailleurs, Renold a bondi de 9,2% après avoir accepté une offre de rachat de 186,7 millions GBP par MPE.

L'entreprise basée à Manchester, spécialisée dans les chaînes industrielles et les produits de transmission de puissance, précise que l'offre, qui représente une prime de 50% par rapport au cours de clôture du 19 mai (veille de l'ouverture de la période d'offre), bénéficie du soutien du conseil d'administration de Renold.

Adriatic Metals a accepté une offre de rachat de 1,25 milliard USD de Dundee Precious Metals. La société minière d'or cotée à Toronto opère en Bulgarie, Serbie et Équateur. Elle propose 93 pence en numéraire par action Adriatic, plus 0,1590 nouvelle action Dundee par titre.

L'opération valorise l'ensemble d'Adriatic - exploitant de la mine d'argent de Rupice en Bosnie - à 1,25 milliard USD.

Le titre Adriatic Metals a progressé de 1,7%.

Plus tard dans la journée, les investisseurs attendent la publication de la production industrielle de la zone euro à 11h00 (heure de Paris).

À Tokyo, le Nikkei 225 a terminé en baisse de 0,9%. En Chine, le Shanghai Composite a reculé de 0,8%, tandis que le Hang Seng à Hong Kong a perdu 0,9%. À Sydney, le S&P/ASX 200 a clôturé en baisse de 0,2%.

À New York jeudi, le Dow Jones Industrial Average a progressé de 0,2%, le S&P 500 a gagné 0,4% et le Nasdaq Composite a pris 0,2%. Mais les contrats à terme américains étaient nettement en baisse, le Dow perdant 1,3%, le S&P 1,4% et le Nasdaq 1,5%.

Par Eric Cunha, rédacteur en chef Alliance News

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