Les prix du pétrole ont terminé en baisse vendredi, les États-Unis ayant imposé de nouvelles sanctions liées à l'Iran, marquant une approche diplomatique qui nourrit l'espoir d'un accord négocié. Cette démarche intervient au lendemain des déclarations du président Donald Trump, qui a indiqué qu'il pourrait prendre deux semaines pour décider de l'implication américaine dans le conflit opposant Israël à l'Iran.
Les contrats à terme sur le Brent ont terminé en baisse de 1,84 $, soit -2,33 %, à 77,01 $ le baril.
Le brut américain West Texas Intermediate (WTI) pour juillet — qui n'avait pas clôturé jeudi en raison d'un jour férié aux États-Unis et expire ce vendredi — a reculé de 21 cents, ou 0,28 %, à 74,93 $. Le contrat plus liquide pour août a terminé à 73,84 $.
Sur la semaine, le Brent a progressé de 3,6 % tandis que le WTI échéance la plus proche a grimpé de 2,7 %.
L'administration Trump a annoncé de nouvelles sanctions liées à l'Iran, visant notamment deux entités basées à Hong Kong, ainsi que des sanctions liées à la lutte contre le terrorisme, selon un avis publié sur le site du Trésor américain.
Ces sanctions visent au moins 20 entités, cinq individus et trois navires, d'après l'Office of Foreign Asset Control du Trésor.
« Ces sanctions jouent sur les deux tableaux. Elles pourraient s'inscrire dans une approche de négociation plus large avec l'Iran. Le fait que l'administration s'engage dans cette voie montre qu'elle cherche à résoudre le dossier en dehors d'un conflit armé », estime John Kilduff, associé chez Again Capital à New York.
Les prix du pétrole avaient bondi de près de 3 % jeudi, après qu'Israël a bombardé des cibles nucléaires en Iran, tandis que l'Iran — troisième producteur de l'OPEP — répliquait par des tirs de missiles et de drones sur Israël. Aucun des deux camps ne montrait de signe d'apaisement dans ce conflit débuté il y a une semaine.
Les cours du Brent ont reflué après que la Maison Blanche a indiqué que Donald Trump prendrait une décision sur une éventuelle implication américaine dans le conflit Israël-Iran d'ici deux semaines.
« Bien qu'une escalade majeure ne se soit pas encore produite, les risques pesant sur l'approvisionnement régional restent élevés, d'autant plus qu'ils dépendent de l'éventualité d'une implication des États-Unis », analyse Russell Shor, analyste principal chez Tradu.com.
L'ambassadeur israélien à l'ONU a déclaré qu'Israël attendait des efforts concrets sur le dossier nucléaire iranien lors de la réunion de vendredi entre ministres européens et iraniens, et non une simple nouvelle série de discussions.
« Cependant, tant qu'Israël et l'Iran se rendent coup pour coup, il existe toujours un risque d'action involontaire qui pourrait aggraver le conflit et toucher les infrastructures pétrolières », prévient John Evans, analyste chez PVM.
L'Iran a déjà menacé par le passé de fermer le détroit d'Hormuz, passage clé pour les exportations de pétrole du Moyen-Orient.
Jusqu'à présent, les exportations de pétrole n'ont pas été perturbées et il n'y a pas de pénurie d'approvisionnement, souligne Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.
« L'orientation des prix du pétrole dépendra d'éventuelles perturbations de l'offre », ajoute-t-il.
Une escalade du conflit, par exemple si Israël s'en prenait aux infrastructures d'exportation ou si l'Iran perturbait la navigation dans le détroit, pourrait faire grimper le baril à 100 dollars, estime Ashley Kelty, analyste chez Panmure Liberum.
Par ailleurs, l'Union européenne a renoncé à sa proposition de réduire le plafond du prix du pétrole russe à 45 dollars, rapporte Bloomberg.
Aux États-Unis, les entreprises du secteur énergétique ont réduit cette semaine, pour la huitième semaine consécutive, le nombre de forages de pétrole et de gaz en activité, une première depuis septembre 2023, selon le rapport suivi de près du cabinet Baker Hughes.
Le nombre total de forages, indicateur avancé de la production future, a diminué de un pour s'établir à 554 pour la semaine du 20 juin, soit son plus bas niveau depuis novembre 2021.