Le négociant en céréales Archer-Daniels-Midland (ADM) a annoncé mardi son plus faible bénéfice trimestriel depuis cinq ans et anticipe désormais un résultat annuel ajusté à l'extrémité basse de sa fourchette de prévisions, invoquant l'incertitude macroéconomique et les vents contraires provoqués par les droits de douane.

La chute des ventes et la faiblesse des marges de transformation des cultures ont fait chuter de plus de moitié le bénéfice opérationnel de la division « services agricoles et oléagineux » d'ADM, la plus importante du groupe, éclipsant largement les résultats stables ou en hausse de ses autres segments d'activité.

Malgré tout, l'action ADM progressait légèrement avant l'ouverture de Wall Street, les résultats ayant dépassé les attentes des analystes.

Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, premier importateur mondial de céréales, pèsent sur ADM, qui voit ses profits s'éroder depuis plusieurs trimestres en raison de stocks mondiaux abondants et de marges réduites.

La société subit également les conséquences d'un scandale comptable survenu l'an dernier, qui a déclenché des enquêtes fédérales et provoqué une chute de son cours de Bourse, l'action ayant perdu 30 % depuis la révélation des irrégularités financières en janvier dernier.

Pour faire face à ces défis, ADM a engagé une politique de réduction des coûts et de consolidation. En février, le groupe a annoncé son intention de réduire ses dépenses de 500 à 750 millions de dollars sur les trois à cinq prochaines années, et mène depuis une politique de suppressions de postes et de réduction de la voilure de ses activités.

ADM a confirmé sa prévision de bénéfice annuel ajusté, comprise entre 4 et 4,75 dollars par action, mais s'attend désormais à atteindre la partie basse de cette fourchette. Selon les données de LSEG, il s'agirait de la plus faible performance du groupe depuis 2020.

Au premier trimestre, le bénéfice opérationnel du segment services agricoles et oléagineux a plongé de 52 %, tandis que la division « solutions glucidiques » a vu ses profits reculer de 3 %, les bons résultats des biocarburants à base d'éthanol n'ayant pas suffi à compenser la faiblesse des ventes d'édulcorants.

Une hausse de 13 % du bénéfice opérationnel du segment nutrition, beaucoup plus modeste, et la baisse des coûts ont toutefois soutenu les résultats du groupe au premier trimestre.

Basée à Chicago, la société a affiché un bénéfice ajusté de 70 cents par action sur les trois mois clos le 31 mars, en baisse par rapport à 1,46 dollar par action un an plus tôt, mais supérieur à la prévision moyenne des analystes, qui tablaient sur 67 cents, selon les données compilées par LSEG.