La proposition visant à supprimer les droits de douane sur les produits utilisés pour la cuisson au gaz et la production pétrochimique intervient alors que l'Inde envisage de supprimer la taxe à l'importation sur le gaz naturel liquéfié (GNL) américain et d'augmenter ses achats de ce combustible aux États-Unis.
Alors que les droits de douane drastiques du président Donald Trump ébranlent les économies et les marchés, plusieurs pays asiatiques qui enregistrent des excédents commerciaux avec Washington cherchent à importer davantage d'énergie américaine dans l'espoir d'éviter des droits de douane plus élevés.
L'Inde prélève des taxes à l'importation de 2,5 % sur l'éthane, principalement utilisé comme matière première pour la production de produits pétrochimiques, et sur le propane et le butane, qui sont utilisés pour le GPL principalement comme combustible de cuisson.
Au cours de l'exercice 2023-2024, l'Inde a importé 18,5 millions de tonnes de GPL d'une valeur de 10,4 milliards de dollars, selon les données du gouvernement indien, principalement en provenance du Moyen-Orient.
C'est le deuxième acheteur d'éthane américain après la Chine, selon l'Energy Information Administration des États-Unis, avec 65 000 barils par jour importés l'année dernière, contre 227 000 barils par jour pour la Chine. Cependant, la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine a entraîné une hausse des droits de douane et devrait réduire les importations chinoises.
Reliance Industries, qui exploite le plus grand complexe pétrochimique du monde, est le principal acheteur d'éthane de l'Inde.
New Delhi et Washington ont convenu en février de travailler sur la première phase d'un accord commercial qui doit être conclu à la fin de cette année, en vue d'accroître le commerce bilatéral à 500 milliards de dollars d'ici 2030 et de réduire l'excédent commercial de l'Inde de 45,7 milliards de dollars.
Selon des sources gouvernementales indiennes, la décision finale concernant les réductions de droits de douane sera prise par les responsables des ministères du Commerce et des Finances. Tous trois ont souhaité garder l'anonymat en raison du caractère sensible des négociations.
Le ministère indien des Finances et du Commerce n'a pas répondu aux e-mails de Reuters demandant des commentaires.
Les analystes estiment que l'Inde ne peut guère augmenter ses importations d'éthane américain à court terme en raison du manque de navires, de réservoirs de stockage et de craqueurs pour traiter le gaz liquide.
« Il sera difficile pour les États-Unis d'augmenter les exportations d'éthane vers l'Inde, car l'Inde semble avoir déjà maximisé son utilisation de l'éthane comme matière première en raison des marges actuelles favorables », a déclaré Cheryl Liu, analyste chez Energy Aspects.
La capacité de craquage à la vapeur de l'Inde est d'environ 9,5 millions de tonnes métriques d'éthylène, ce qui peut accueillir jusqu'à 2 millions de tonnes (92 000 barils par jour) d'éthane comme matière première, a-t-elle déclaré.
Il est plus facile d'un point de vue logistique d'importer davantage de GPL, a déclaré Prashant Vashisth, vice-président de l'ICRA, filiale de Moody's. L'Inde importe environ 60 % de ses besoins en GPL.
