Dans le cadre de sa stratégie de diversification d'un secteur énergétique encore largement dépendant du charbon, le Maroc a franchi, mercredi, une première étape vers l'implantation d'un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) à proximité de la ville méditerranéenne de Nador.

Le secteur énergétique marocain a ainsi publié un appel à manifestation d'intérêt concernant ce futur terminal GNL. Parallèlement, le royaume poursuit son ambitieux plan de développement des énergies renouvelables, visant à porter la part de ces dernières à 52 % de la capacité installée totale d'ici 2030, contre 45 % actuellement.

Selon un communiqué du ministère, ce terminal sera relié à un gazoduc existant reliant le Maroc à l'Espagne, ainsi qu'aux zones industrielles de Mohammedia et Kénitra, situées au nord-ouest du pays.

Les besoins marocains en gaz naturel devraient passer de 1 milliard de mètres cubes (Gm3) actuellement à 8 Gm3 en 2027, d'après les estimations du ministère.

La nouvelle infrastructure sera également connectée à un projet en cours de développement visant à relier le Maroc aux champs gaziers nigérians, ajoute le communiqué.

Le gazoduc Maroc-Nigeria, dont l'accord a été signé en 2016, s'étendra sur plus de 6 800 km, dont 5 100 km en mer, pour un coût estimé à 25 milliards de dollars, selon les réponses du ministère de l'Énergie transmises à Reuters.

Le Maroc et le Nigeria préparent actuellement la création d'une société ad hoc chargée d'examiner les aspects techniques et juridiques du projet, indique la même source.

Soutenu par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le projet a déjà franchi les étapes de l'étude de faisabilité et de l'ingénierie de base (FEED), précise le ministère.

Les premières phases du projet permettront de relier le Maroc aux champs gaziers offshore du Sénégal et de la Mauritanie, ainsi qu'au Ghana et à la Côte d'Ivoire. La deuxième phase connectera le Nigeria au Ghana, tandis que la dernière reliera la Côte d'Ivoire au Sénégal, selon le ministère.