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Londres (awp/afp) - La course effrénée de l'or s'est poursuivie cette semaine, l'once dépassant les 3.300 dollars pour la première fois de son histoire, propulsée par les incertitudes sur la suite du bras de fer commercial entre Donald Trump et le reste du monde.

Jeudi, l'once a décroché un nouveau record, à 3.357,78 dollars.

Moins de 24 heures après avoir imposé des droits de douane faramineux à des dizaines de pays le 9 avril, le président américain est revenu sur ses pas en accordant un délai de 90 jours aux pays ciblés, qui ne sont plus que taxés à hauteur de 10%, à l'exception de la Chine, pour laquelle les droits de douane atteignent 145%.

"L'or reste le refuge de prédilection dans cette tempête d'alliances changeantes et de drames tarifaires", résume Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

Si Pékin maintient un ton ferme avec les Etats-Unis, Tokyo réclame un accord commercial "au plus vite". Le négociateur japonais a rencontré mercredi à Washington le président américain Donald Trump et son équipe, sans obtenir d'avancées immédiates. Une nouvelle réunion est prévue d'ici fin avril.

Les signaux envoyés par la Maison Blanche restent contradictoires: si elle a exempté les produits high-tech et les semi-conducteurs de surtaxes, elle a également dit explorer d'éventuels droits de douane sur les minéraux stratégiques et objets électroniques, comme les smartphones et les véhicules électriques.

Jeudi, vers 14H45 GMT (16H45 à Paris), l'once d'or se négociait à 3.295,72 dollars, contre 3.237,61 dollars six jours plus tôt à la clôture.

Nickel nickel

Le nickel, tout comme le cuivre, a profité cette semaine de l'ouverture de négociations commerciales de Washington avec plusieurs partenaires économiques, qui atténuent les craintes d'un effondrement de la demande mondiale.

Les métaux de base bénéficient de "la réduction des incertitudes commerciales, qui contribue à légèrement renforcer le sentiment d'appétit pour le risque sur les marchés", résument les analystes de Sucden.

Le nickel est largement utilisé dans les produits de "consommation, industriels, militaires et de transport" rappelle le Groupe d'étude international du nickel, et la Chine représente à elle seule près de 60% de la demande mondiale.

Sur le LME jeudi, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s'échangeait à 15.630 dollars, contre 15.069 dollars à la clôture vendredi dernier.

Le cuivre, qui était tombé à un plus bas depuis novembre 2023 la semaine dernière, remonte également. Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le métal rouge est souvent considéré comme un reflet de l'état de santé de l'économie mondiale.

Sucre amer

Les cours du sucre ont été minés cette semaine par les inquiétudes sur la demande mondiale et les projections d'une importante offre indienne, jusqu'à atteindre un plus bas depuis près de 3 ans sur le marché américain, avant de se reprendre quelque peu.

A New York, la livre de sucre est tombée mercredi à 17,36 cents, un niveau inédit depuis septembre 2022.

Les deux marchés -Londres y compris- ont initialement "baissé en raison des perspectives d'une offre abondante et d'une demande moindre", note Jack Scoville, de Price Futures Group, avant une embellie avec le retour du dialogue autour des surtaxes douanières.

S'y ajoutent des informations "selon lesquelles l'Inde disposera de stocks confortables pour aider à amortir le choc d'une production réduite pour l'année à venir", indique l'analyste.

Si l'Inde "dispose toujours d'un volume important à exporter", "la récolte thaïlandaise a été confirmée à 10 millions de tonnes, inférieure aux attentes du marché", mais "cela a déjà été assimilé par les négociants" et répercuté dans les prix, précisent les analystes d'ED&F Man.

Jeudi, à New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 17,77 cents, contre 17,83 cents six jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 500 dollars contre 503,50 dollars vendredi dernier à la clôture.

lul/zap/de