Le producteur pétrolier EnQuest, spécialisé en mer du Nord, a annoncé vendredi qu'il ne ferait pas d'offre sur la société britannique Serica Energy. Les deux entreprises n'ont pas réussi à s'entendre sur des conditions favorables dans les délais impartis, en raison de la volatilité persistante des marchés.

À 16h23 GMT, l'action EnQuest reculait d'environ 5 % à 13,14 pence, tandis que celle de Serica progressait de 0,3 % à 127 pence.

Serica avait révélé en mars être en discussions avec EnQuest en vue d'un éventuel rapprochement. L'abandon du projet intervient dans un contexte d'incertitude économique généralisée, alimentée par la vague de droits de douane imposés à l'échelle mondiale par le président américain Donald Trump.

Le secteur de l'énergie traverse une période particulièrement agitée en ce début d'année 2025. Les craintes de récession pèsent lourdement sur les perspectives de demande pétrolière, entraînant une baisse des prix alors que les investisseurs anticipent un ralentissement de la consommation mondiale.

Parallèlement, l'alliance OPEP+ a intensifié sa production de pétrole, augmentant l'offre mondiale et accentuant la pression à la baisse sur les prix.

Les répercussions des tensions commerciales dépassent le seul secteur de l'énergie. Selon Bloomberg News, citant des sources proches du dossier, la fusion à 34 milliards de dollars prévue entre le négociant américain de matières premières agricoles Bunge Global et Viterra, soutenu par Glencore, est actuellement bloquée en raison de l'escalade des frictions commerciales entre les États-Unis et la Chine.

Ces tensions ont également réduit de façon significative la fenêtre pour les introductions en bourse. Parmi les sociétés ayant récemment suspendu leurs projets d'IPO figurent la fintech suédoise Klarna, la société américaine Chime basée à San Francisco, ainsi que la plateforme de billetterie StubHub.

La décision d'EnQuest est intervenue quelques heures avant la date butoir dite « put up or shut up » fixée vendredi pour le projet d'acquisition, qui aurait permis aux actionnaires de Serica de détenir une participation majoritaire dans l'entité fusionnée et d'obtenir un retour de capital.

Serica s'est dite confiante dans sa « capacité autonome à générer un flux de trésorerie significatif, à créer de la valeur pour les actionnaires et à offrir des rendements très compétitifs ».