Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole baissaient mardi, avant l'examen au Congrès de l'accord de dernière minute trouvé dimanche pour éviter le défaut de paiement des Etats-Unis, les investisseurs préférant se montrer prudents.

Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, perdait 2,05% à 75,49 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, abandonnait 1,95% à 71,25 dollars.

L'ambiance "reste pour le moins prudente" sur le marché pétrolier, selon Tamas Varga de PVM Energy, après des semaines d'incertitude quant au dossier brûlant du relèvement du plafond de la dette aux Etats-Unis, qui s'est finalement conclu en accord de dernière minute entre le président Joe Biden et le dirigeant républicain Kevin McCarthy.

"L'accueil de l'accord a été pour le moins mitigé. Le dollar est resté fort et le pétrole n'a pas réussi à se redresser de manière significative", poursuit l'analyste.

Une dure bataille s'annonce en effet désormais au Congrès américain qui va examiner l'accord, scellé durant le weekend, pour éviter aux Etats-Unis un défaut de paiement.

"Un éventuel défaut de paiement aurait des répercussions économiques catastrophiques tant au niveau national que mondial, ce qui aurait un impact négatif sur la demande de pétrole", précise M. Varga.

Si "un accord sur la dette est irrévocablement conclu et adopté", le pétrole pourrait se reprendre, ajoute-t-il.

En parallèle, "des messages confus des membres de l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, ndlr) au sujet des nouvelles réductions de production ont semé l'incertitude sur les marchés", relève Stephen Innes, de SPI AM.

Le vice-Premier ministre russe chargé de l'Energie Alexander Novak a écarté tout recalibrage de la production de l'Opep+ dans un entretien au journal russe Izvestia, contrastant avec les remarques du ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdulaziz bin Salman, qui a demandé aux spéculateurs de "faire attention" aux conséquences potentielles.

Ces déclarations interviennent à l'approche de la prochaine réunion ministérielle dimanche de l'Opep+, dont l'Arabie saoudite est le leader de facto avec la Russie.

Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, restait stable à 24,91 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir touché les 23,50 euros le MWh, un nouveau plus bas depuis près de deux ans.

Les prix du gaz en Europe "continuent de baisser progressivement, car la conjoncture, caractérisée par une offre abondante et une faible consommation, continue de peser sur le marché", rappellent les analystes d'Energi Danmark.

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