Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux restent sur leurs gardes mercredi, au sixième jour des affrontements entre Israël et l'Iran, jaugeant les risques que le conflit ne s'envenime avec une éventuelle implication des États-Unis.

Sur les marchés d'actions, la Bourse de Paris reculait de 0,52% vers 13H30 GMT, Francfort cédait 0,68%, et Milan 0,36%. Londres restait stable (+0,05%). A Zurich, le SMI cédait 0,62%.

A Wall Street, quelques instants après l'ouverture, le S&P 500 grappillait 0,11%, le Dow Jones 0,02% et le Nasdaq 0,15%.

"La spéculation s'intensifie sur une éventuelle intervention militaire des États-Unis en Iran", a noté Fawad Razaqzada, analyste de marchés pour City Index.

La peur de voir le conflit entre Israël et l'Iran s'élargir est montée d'un cran mardi soir, après que Donald Trump a annoncé le contrôle total des Américains sur l'espace aérien iranien. Il a aussi appelé Téhéran à une "capitulation sans conditions".

Le locataire de la Maison-Blanche a également déclaré que les Etats-Unis "savent exactement où se cache le soi-disant +guide suprême+" iranien, l'ayatollah Khamenei, mais ne comptent pas "l'éliminer (le tuer!), du moins pour le moment".

Toutefois, les investisseurs ne cèdent pas à la panique.

"Les marchés semblent complètement ignorer la possibilité que ce conflit évolue vers quelque chose de sérieux pour l'économie mondiale", estime Felipe Villarroel, gérant de portefeuille associé chez TwentyFour AM.

Ils "continuent de penser qu'il y a un conflit limité" aux deux belligérants, jusqu'à preuve du contraire, a commenté Jochen Stanzl, analyste de CMC Market.

Dans ce contexte, le pétrole connaissait une hausse, à des niveaux nettement plus élevés qu'avant le conflit où il oscillait autour des 65 dollars.

Vers 13H30 GMT, le cours du baril de WTI américain atteignait 75,29 dollars (+0,60%), et celui du baril de Brent de la mer du Nord à 76,76 dollars (+0,40%).

Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, prenait environ 0,82%, à 39,63.

"Pour l'Europe, les craintes d'inflation liées à la hausse des prix de l'énergie dominent", ce qui "pousse les rendements à la hausse sur l'ensemble du continent", a expliqué Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.

L'emprunt allemand à dix ans, qui fait référence en Europe, se tendait à 2,51%. En comparaison, jeudi, avant le début des affrontements entre Israël et l'Iran, il a clôturé à 2,47%.

Côté devises, le dollar reculait de 0,16% face à la monnaie unique européenne, à 1,1500 dollar pour un euro. L'or était stable (+0,08%) à 3.391 dollars l'once.

La Fed au second plan ___

"Le chaos qui règne au Moyen-Orient est le véritable moteur de la tendance" des marchés, selon Fawad Razaqzada, "même si les investisseurs attendent avec impatience la décision de la banque centrale américaine (Fed) ce (mercredi) soir".

Le Comité de politique monétaire de la Fed rendra sa décision à 18H00 GMT et son président, Jerome Powell, tiendra 30 minutes plus tard sa traditionnelle conférence de presse, particulièrement suivie par les investisseurs.

Le marché anticipe largement un statu quo sur les taux, laissés inchangés depuis décembre, entre 4,25% et 4,50%.

Dans ce contexte, l'emprunt à dix ans américain, de référence, atteignait 4,36%, contre 4,39% la veille en clôture. Son équivalent à deux ans atteignait 3,94%.

Airbus promet de choyer ses actionnaires ___

Airbus (+2,07% à 164,06 Paris) a annoncé mercredi qu'il comptait mieux rémunérer ses actionnaires, en portant jusqu'à 50% le taux de distribution de ses bénéfices sous forme de dividendes, contre un plafond précédent fixé à 40%.

Tullow Oil dévisse à Londres ___

Le groupe pétrolier britannique Tullow Oil dévissait de 19,16% à 17 pence Londres après que le média Sky News a rapporté l'échec des discussions quant à une fusion avec Meren Energy (anciennement Africa Oil Corporation).

afp/rp