Le groupe français Tereos, l'un des plus grands producteurs de sucre au monde, a estimé mercredi une baisse de 9 % des surfaces ensemencées en betteraves sucrières en Europe pour la prochaine saison, en raison de la chute des prix dans la zone euro.

Grâce à la forte augmentation des exportations de sucre en provenance d'Ukraine, à une production élevée et à la baisse de la consommation, les prix du sucre dans l'Union européenne ont baissé en février à 541 euros (614,04 dollars) la tonne, soit une baisse de 35 % par rapport à l'année dernière et le niveau le plus bas depuis septembre 2022, selon les données de la Commission européenne.

Lors de la conférence sur le sucre organisée par S&P Global à Genève, David Souriau, directeur commercial de Tereos, a déclaré que la baisse prévue des superficies était « importante » pour le secteur sucrier.

D'autres acteurs du marché ont prévu des baisses plus modestes.

Près de la moitié des personnes interrogées lors de la conférence ont déclaré qu'elles prévoyaient une baisse de 5 à 8 % de la superficie consacrée à la betterave sucrière dans l'UE au cours de la prochaine saison 2025/26, qui s'étend d'octobre à septembre.

L'UE est le troisième producteur mondial de sucre, de sorte qu'une réduction des superficies cultivées devrait entraîner une baisse de la production, ce qui pourrait contribuer à enrayer la chute des prix mondiaux du sucre, qui sont proches de leur plus bas niveau depuis deux ans et demi.

M. Souriau s'est également dit préoccupé par les récentes fermetures d'usines en France, en République tchèque et en Autriche.

Ces fermetures resserrent le marché et donnent une chance aux prix de l'édulcorant de se redresser, mais elles pourraient également entraîner une volatilité des prix, difficile à gérer pour l'industrie.

« Une fois fermées, les capacités ne peuvent pas être rétablies instantanément. Ces événements soulèvent des questions sur le risque de volatilité et, pour moi, c'est un aspect essentiel (du marché) pour cette année et pour les années à venir », a-t-il déclaré. (1 dollar = 0,8811 euro) (Reportage de May Angel ; reportage supplémentaire de Sybille de la Hamaide, édité par Louise Heavens et Richard Chang)