L'accord de libre-échange entre l'Union économique eurasienne (UEE) dirigée par la Russie et l'Iran est entré en vigueur jeudi, ouvrant la voie à une augmentation des échanges commerciaux dans des secteurs allant de l'agriculture aux métaux, a déclaré un haut responsable russe.

L'UEE comprend également le Kazakhstan, la Biélorussie, l'Arménie et le Kirghizistan, mais la Russie est de loin la plus grande économie de l'union. La Russie et l'Iran se sont rapprochés ces dernières années et les échanges commerciaux entre les deux pays, tous deux fortement sanctionnés par l'Occident, ont augmenté de 16 % pour atteindre 4,8 milliards de dollars l'année dernière.

Moscou et Téhéran ont signé en janvier un accord de partenariat stratégique de 20 ans, les deux pays se fournissent mutuellement des armes et la Russie défend ce qu'elle considère comme le droit de Téhéran à l'énergie nucléaire pacifique.

« Au cours des dernières décennies, l'Iran a protégé son marché en encourageant le développement de ses propres compétences au sein du pays et, pour la première fois de son histoire, a ouvert son marché aux produits provenant de pays tiers », a déclaré le vice-Premier ministre Alexei Overchuk aux agences de presse russes.

Il a estimé que le tarif moyen appliqué par l'Iran aux produits russes dans le cadre de cet accord passerait de 16,7 % actuellement à 5,2 %, ce qui permettrait aux exportateurs russes d'économiser environ 300 millions de dollars par an.

Le ministre iranien du Pétrole, Mohsen Paknejad, qui s'est rendu à Moscou en avril, a déclaré que l'accord de libre-échange porterait le commerce bilatéral à 6 milliards de dollars. L'Iran était le troisième acheteur de blé russe en 2024.

M. Overchuk a déclaré que les exportateurs russes de produits laminés, de structures métalliques, de tuyaux, de papier, d'équipements radar, de céréales, d'huile de tournesol, de soja et de colza, ainsi que de graines de tournesol, devraient être les principaux bénéficiaires de cet accord.

Le Kremlin a déclaré mercredi que le président russe Vladimir Poutine avait été invité à se rendre en Iran, mais que les dates n'avaient pas encore été fixées. (Reportage de Gleb Bryanski, Olga Popova et Darya Korsunskaya, édité par Louise Heavens)