Washington (awp/afp) - Exportations en hausse aux États-Unis et effet de changes: le ministère américain de l'Agriculture (USDA) a revu à la baisse jeudi ses estimations de stocks de blé outre-Atlantique, mais aussi à l'échelle mondiale, dans son rapport du mois de juin.
Aux États-Unis, l'USDA n'a "pas changé les perspectives de rendement" pour le blé, mais "a un petit peu revu à la hausse les perspectives d'export américaines" pour la campagne 2025-2026, commente auprès de l'AFP Gautier Le Molgat, PDG d'Argus Media France.
Ces dernières ont augmenté de 25 millions de boisseaux (+3,13%) par comparaison au rapport WASDE du mois de mai et les stocks américains de blé ont donc été révisés à la baisse.
En cause, notamment, les taux de change sont "vraiment au centre du jeu", estime Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.
"Le dollar est une monnaie pas trop chère en ce moment", ce qui rend les céréales américaines plus attractives que les européennes, abonde M. Le Molgat.
Le billet vert a en effet touché un plus bas depuis plus de trois ans jeudi face à l'euro, à 1,1631 dollar, et a perdu plus de 9% depuis l'investiture de Donald Trump, le 20 janvier dernier.
Les stocks de blé de fin de campagne à l'échelle mondiale ont également subi un coup de rabot (-1,12%), même si "ce n'est pas non plus vraiment énorme", selon Damien Vercambre.
"C'est avant tout une révision chez les gros acteurs exportateurs, et tout particulièrement la Russie", observe de son côté M. Le Molgat, les stocks du pays ayant baissé de 3 millions de tonnes (-17,56%).
Le Kremlin augmente notamment "les perspectives de consommation intérieure", indique M. Le Molgat.
Ces révisions à la baisse, aux États-Unis et à l'échelle mondiale, créent "un petit peu de tension sur le marché", ajoute le spécialiste.
Côté soja et maïs, l'USDA n'a pas beaucoup modifié ses perspectives et le "marché est un petit peu dans l'expectative", avance M. Vercambre.
Les opérateurs attendent des nouvelles de la Maison-Blanche quant au possible point de soutien à l'agrogazole de la part du gouvernement américain.
"Cela va sans doute donner une indication sur la direction du maïs et du soja" dans les prochains jours, remarque M. Vercambre.
Les investisseurs restent également attentistes avant la publication lundi du prochain rapport sur l'état des récoltes aux États-Unis.
La ministre américaine de l'Agriculture, Brooke L. Rollins, a mis en avant dans un communiqué le fait d'avoir signé ce rapport, tout en assurant que "l'agriculture américaine est la plus performante au monde".
afp/rp