Zurich (awp) - La Bourse suisse était à l'équilibre jeudi à la mi-journée, les investisseurs ne sachant sur quel pied danser dans l'attente de la publication de l'inflation dans la zone euro, craignant le pire après la récente remontée des prix en Espagne, en France et en Allemagne. Le SMI a ouvert à reculons et est passé brièvement sous la marque des 11'000 points dans les premiers échanges, avant de se redresser.

Le rendement des bons du Trésor américain à six mois a atteint 5,14 % mardi, un record depuis 2007, observe John Plassard de Mirabaud Banque. Ce changement souligne à quel point le resserrement monétaire le plus agressif de la Réserve fédérale depuis les années 1980 a bouleversé le monde de l'investissement.

Les investisseurs sont de plus en plus réticents à prendre des risques en raison de l'incertitude des perspectives économiques à court et moyen terme et des perspectives de resserrement de l'offre monétaire au niveau mondial, et retirent leurs liquidités des actifs plus risqués, note de son côté Pierre Veyret d'Activtrades. "Nombreux sont ceux qui attendent la publication aujourd'hui de l'IPC dans la zone euro ainsi que le compte-rendu de la dernière réunion de la BCE, qui pourraient apporter encore plus de volatilité sur les marchés des actions et des changes", avertit-il.

En Suisse, la saison des résultats annuels s'est poursuivie, avec ce matin une société du SLI, VAT Group, et toute une série d'entreprises d'importance secondaire.

A 10h49, l'indice SMI grapillait 0,04% à 11'060,54 points, alors que le SLI, moins soutenu par les poids lourds, lâchait 0,12% à 1760,20 points. Le SPI était à l'équilibre à 14'264,64 points. Sur les 30 titres de l'indice SLI, 13 prenaient de l'altitude, alors que 17 perdaient des plumes.

La défensive Swisscom (+0,9%) menait toujours la course, devant Novartis (+0,7%) et Sonova (+0,7%).

VAT Group (-3,9%) ne parvenait par contre toujours pas à se défaire de la lanterne rouge, derrière Credit Suisse (-2,0%) et la très volatile AMS-Osram (-1,9%).

Le fabricant de soupapes à vide VAT a tourné à plein régime l'année dernière, dégageant un bénéfice net en forte hausse. Les actionnaires devraient bénéficier d'un dividende relevé. L'exercice 2023 s'annonce cependant moins fructueux.

Le certificateur SGS (-0,02%) a annoncé la cession de ses activités Automotive Asset Assessment et Retail Network Services au belge Macadam. Les détails financiers de cette transaction n'ont pas été précisés.

Les autres poids lourds Nestlé et Roche avançaient de 0,4% chacun, ex-aequo.

Sur le marché élargi, Comet (-1,3%) a réalisé en 2022 une robuste poussée de croissance, assortie d'une petite extension de sa rentabilité opérationnelle. Les actionnaires se verront offrir un dividende agrémenté de 20 centimes en comparaison annuelle, à 3,70 francs suisses.

Le chimiste Clariant (-3,5%) a bouclé 2022 sur une hausse à presque tous les niveaux, après une année marquée par l'envolée de l'inflation et une série de frais exceptionnels. Les actionnaires du groupe bâlois profiteront tout de même d'un dividende très légèrement augmenté.

Forbo (+4,6%) a confirmé le trou d'air au niveau de la rentabilité en 2022. Malgré ce repli, déjà pré-annoncé en janvier, les actionnaires recevront un dividende certes raboté mais dans des proportions raisonnables.

Le fournisseur de solutions logicielles Softwareone reculait de 4,5%, après avoir dégagé en 2022 un chiffre d'affaires record, mais la rentabilité s'est contractée. Le groupe de Suisse centrale a achevé l'exercice dans le rouge, essuyant une perte IFRS de 58,3 millions de francs suisses, contre un bénéfice net de 117,6 millions de francs suisses en 2021.

Le producteur de composants électroniques Cicor (+3,1%) a enjoint ses actionnaires à renoncer à nouveau au versement d'un dividende, pour pouvoir allouer les excédents d'un exercice 2022 nettement plus fructueux qu'escompté à la poursuite de sa croissance. Le bénéfice net a néanmoins été amputé de moitié.

Le spécialiste de l'usinage de tôle Bystronic (-11,4%) a souffert l'année dernière des goulets d'étranglements qui ont affecté sa rentabilité. Le bénéfice net de l'ex-groupe Conzzeta a plongé de près de 36% à 36,6 millions de francs suisses.

VZ Holding (+5,4%) a publié des résultats 2022 supérieurs aux attentes et s'attend à une année 2023 tout aussi vigoureuse avec une accélération supérieure à la moyenne de la croissance des activités.

Meyer Burger (-18,6%) a annoncé que son volume de production en 2023 serait réduit d'environ 800 mégawatts, en raison d'une adaptation des lignes de fabrication.

Kardex (+3,1) a accusé une baisse de sa rentabilité l'an dernier, alors que les ventes et les commandes ont progressé. Le bénéfice net est ressorti à 38,6 millions d'euros en 2022, en repli de 11,7% sur un an. Le dividende est revu à la baisse.

Le spécialiste des matériaux composites Gurit (-4,1%) a connu une année très mouvementée, marquée par l'acquisition du danois Fiberline et du désengagement des activités aérospatiales. Les actionnaires seront astreints à la diète.

Enfin, Inficon (-3,4%) a revu son dividende à la baisse, en malgré la hausse du résultat net.

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