Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore reculé mardi. Comme la veille, les investisseurs sont restés prudents alors que les discussions autour du plafond de la dette américaine n'ont toujours pas débouché sur un accord. Après une ouverture nettement négative, le SMI s'est redressé et est même repassé un moment dans le vert en milieu de séance, avant de replonger et de repasser sous les 11'500 points, dans le sillage de l'ouverture négative à Wall Street, terminant à son plus bas du jour.

A New York, Wall Street reculait en matinée, les investisseurs étant déçus par le manque d'avancée sensible dans le dossier du plafond de la dette américaine.

"Malgré les commentaires, hier soir, du président (Joe) Biden et du président de la Chambre des représentants (Kevin) McCarthy, qui ont qualifié leurs discussions de +productives+, le marché reste préoccupé par les positions extrêmes de chaque camp", a commenté Quincy Krosby, de LPL Financial.

Si Kevin McCarthy a estimé, au terme de son entrevue avec le chef de l'Etat, que les échanges avaient été les "meilleurs depuis que nous discutons", aucune avancée significative ne semble être intervenue, à moins de dix jours de la date limite pour éviter un défaut des Etats-Unis.

"Les opérateurs semblent fatigués par toutes ces discussions et l'absence d'action pour relever le plafond de la dette", a renchéri, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Le SMI a terminé en recul de 0,59% à 11'484,900 points, son plus bas du jour et après un plus haut à 11'561,39. Le SLI a abandonné 0,79% à 1787,52 points et le SPI 0,72% à 15'117,89 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 ont reculé, 9 avancé et Swisscom a fini à l'équilibre.

Julius Bär (-7,4%) a terminé lanterne rouge, derrière les valeurs du luxe Swatch (-3,9%) et Richemont (-3,5%).

La banque zurichoise a fait état d'indicateurs de performance après 4 mois jugés décevants pour le marché. Autant les avoirs sous gestion (AuM) que les entrées nettes de fonds ont manqué les projections de la communauté financière. La banque n'a pas détaillé ses perspectives pour la suite de l'exercice.

Deutsche Bank a réduit l'objectif de cours des titres des deux valeurs du luxe, tout en confirmant "buy" pour chacune. L'analyste est notamment inquiet du ralentissement de la croissance aux Etats-Unis et des signes d'affaiblissement de la demande des consommateurs.

Le podium du jour se compose de Swiss Re (+1,1%), Zurich (+0,9%) et Partners Group et Credit Suisse (chacun +0,6%) le tout sans information spécifique.

La reprise forcée de Credit Suisse par UBS (+0,2%) ne constitue pas un événement déclencheur de faillite, estime le comité américain CDDC, le même qui avait arrêté que l'annulation des obligations AT1 ordonnée par l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) n'était pas un motif de paiement de l'assurance contre le risque de défaillance (CDS).

Dans le camp des poids lourds, Roche (+0,1%) a grignoté du terrain. Novartis et Nestlé (chacun -0,5%) en ont perdu.

Le géant veveysan s'est trouvé une nouvelle directrice des opérations (COO) en la personne de Stephanie Pullings Hart, qui succédera en janvier prochain à Magdi Batato.

Sur le marché élargi, Comet (+1,0%) a annoncé le départ pour la fin du mois de son responsable information (CIO) Keighley Peters, ainsi que l'embauche d'une nouvelle directrice des ressources humaines (DRH) en la personne de Meike Boekelmann, qui devrait prendre ses nouvelles fonctions d'ici début décembre.

Aevis Victoria (+3,1%) a vu ses recettes s'étioler sur les trois premiers mois de l'année, du fait notamment de la déconsolidation de l'Hôpital du Jura Bernois fin 2022.

Accelleron (-0,7% ou -0,16 franc) était traité hors-dividende de 0,73 franc.

Achiko (-9,1%) va devoir remettre ses livres et registres aux autorités, après avoir annoncé vendredi être en situation de surendettement au sens de l'article 725b du code des obligations, avec une dette de la maison-mère atteignant 9 millions de francs suisses.

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