Zurich (awp) - La Bourse suisse était solidement ancrée en territoire positif lundi à l'approche de la mi-journée. Après avoir terminé en forte baisse vendredi, le SMI des valeurs vedettes reprenait nettement du galon, s'offrant même un bref passage au-dessus de la barre symbolique des 10'700 points. Les craintes inflationnistes qui avaient plombé les échanges en fin de semaine dernière semblent - pour le moment du moins - à nouveau relégués à l'arrière-plan.

"Si on observe les anticipations de hausses de taux d'intérêt directeurs aux États-Unis, on constate que le consensus s'attend maintenant à une hausse de 25 points de base d'ici mars 2023" et 4 hausses entre 2023 et 2024, ce qui est neuf mois plus tôt que les estimations formulées par la Réserve fédérale américaine (Fed) en septembre dernier, rappelle John Plassard, de Mirabaud Banque.

Et de rappeler que, selon les calculs de Bloomberg, le 10 ans américain - qui était grimpé la semaine dernière jusqu'à 1,60% - est plus rémunérateur au-delà de 1,52% que le rendement des dividendes du S&P 500.

Au chapitre macroéconomique, l'activité manufacturière en Chine a connu en février son plus faible rythme de croissance en neuf mois, pénalisée par les conséquences de la crise sanitaire, qui ont pesé sur la demande et les chaînes d'approvisionnement.

En Suisse, les chiffres d'affaires du commerce de détail ont reculé en janvier de 0,9% sur un an, et de 4,9% par rapport au mois précédent.

A 10h55, le Swiss Market Index (SMI) s'offrait 1,63% à 10'693,76 points, après avoir marqué une pointe à 10'700,48 points, le Swiss Leader Index (SLI) prenait 1,71% à 1728,78 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) 1,59% à 13'343,10 points. A une exception près, les 30 "blue chips" de la place zurichoise poursuivaient leur avancée.

Désormais avant dernier du classement, Logitech voyait son avancée ramenée à 0,5%. Dopé par les effets de la crise sanitaire le fabricant de périphériques informatiques a une nouvelle fois relevé ses objectifs annuels et levé le voile sur ses ambitions pour le prochain exercice. Pour 2020/21, le groupe valdo-californien table désormais une croissance des ventes de 63%, contre 57-60% jusqu'ici.

Julius Bär (+1,5%) a mis un terme à un programme de rachat d'actions lancé en novembre 2019 et suspendu à la demande de la Finma en raison des incertitudes liées à la pandémie de Covid-19. La banque zurichoise, qui a racheté quelque 2,59 millions d'actions pour un volume total de 113 millions de francs suisses, a annoncé dans la foulée le début d'un nouveau programme pour 450 millions de francs suisses.

Dans le camp des poids lourds, Roche (+0,8%) pesait sur l'indice, Novartis (+1,5%) suivait la tendance et Nestlé (+2,0%) soutenait la progression du marché.

Désormais recommandée à l'achat également par Stifel, la porteur Swatch (+3,1%) caracolait toujours en tête du classement entraînant dans son sillage son concurrent Richemont (+2,5%), qui se partageait la deuxième marche du podium avec Straumann, sans nouvelle particulière.

A l'autre extrémité du tableau, AMS (-0,5%) pointait seul dans le rouge, après un déclassement par Deutsche Bank qui a ramené sa recommandation à "hold".

Après la publication de ses résultats vendredi, Lafargeholcim (+2,2%) a vu son objectif de cours relevé par Credit Suisse et Morgan Stanley, mais raboté par DZ Bank.

Credit Suisse a revu à la baisse son objectif de cours pour Swiss Re (+2,4%). L'analyste met en exergue que pour le quatrième exercice d'affilée, le réassureur zurichois n'est pas en mesure de couvrir la rémunération de ses actionnaires, maintenue stable pour 2020.

Sur le marché élargi, le laboratoire bâlois Idorsia (+2,4%) a déposé une demande d'homologation devant les autorités japonaises pour le traitement expérimental clazosentan contre le vasospasme associé à un anévrisme cérébral (aSAH).

Santhera (+13,0%) a fait état de résultats positifs de son étude de phase Ib sur le lonodelestat, un inhibiteur de l'élastase de neutrophiles humains (HNE), chez des patients atteints de fibrose kystique ou mucoviscidose.

L'énergéticien Energiedienst (+2,0%) a dégagé l'an dernier un bénéfice net multiplié par 4,4 à 43,6 millions d'euros. Le conseil d'administration proposera au titre de 2020 un dividende inchangé de 75 centimes de franc.

Le producteur de matériaux composites Gurit (+3,9%) a convenu avec un fabricant de turbines éoliennes de prolonger un contrat d'approvisionnement existant. L'opération doit assurer des recettes de 270 à 350 millions de francs suisses sur la période 2021-2023.

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