Zurich (awp) - La Bourse suisse a nettement progressé mercredi. Le SMI a ouvert largement dans le vert et a ensuite régulièrement accentué ses gains, jusqu'à repasser au-dessus de la barre symbolique des 12'400 points. Il n'a pas tenu ce niveau jusqu'à la fin. Les bruits de bottes qui semblent s'estomper du côté de l'Ukraine ont rassuré les investisseurs, avant l'inflation américaine et helvétique, jeudi.

A New York, Wall Street progressait en matinée, soutenue par de bons résultats d'entreprises et moins préoccupée par la crise ukrainienne et la trajectoire de la Réserve fédérale américaine (Fed).

"Le fait qu'on ne parle plus de l'Ukraine et de la Fed, c'est peut-être dû au fait qu'en ce moment, on pense plus aux résultats d'entreprises qui sont l'actualité chaude", a fait valoir Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services, cité par l'AFP.

"Le marché ne croit pas à une guerre avec l'Ukraine. Sinon, il ne serait pas là où il est", a-t-il ajouté. "Est-ce que le marché pense vraiment que la Fed est en train de faire des erreurs? Sûrement pas, puisque les taux d'intérêt sont en train de se détendre."

"Les opérateurs semblent concentrés sur le fait qu'ils n'ont pas besoin d'être aussi négatifs que précédemment", a abondé dans une note Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Le SMI a terminé en hausse de 1,75% à 12'367,82 points, avec un plus haut à 12'422,95 points et un plus bas à 12'259,84 points à l'ouverture. Le SLI a gagné 1,91% à 19 points et le SPI 1,78% à 15'618,04 points. Sur les 30 valeurs vedettes, le bon Schindler (-0,4%) est le seul à ne pas avoir fini en vert.

Le podium du jour se compose de la volatile AMS Osram (+5,6%), Kühne+Nagel (+4,3%) et Swatch (+4,2%).

L'action du fabricant autrichien a surfé sur la vague positive de la veille, dans le sillage de l'annonce d'une amélioration de ses recettes et de sa rentabilité l'an dernier. Credit Suisse a relevé l'objectif de cours et confirmé "neutral". L'analyste a relevé ses projections de chiffre d'affaires de 3% pour la période 2022-25 mais il ne perçoit pour l'heure guère de véritable potentiel haussier pour l'action.

Richemont (+4,1%) a pris la médaille en chocolat. Les valeurs du luxe ont probablement été portées par le regain d'optimisme généralisé.

Dans le camp des poids lourds, Roche (+2,9%) n'a pas souffert des accusations de prix surfaits pour son anticancéreux vieillissant Herception (trastuzumab) en Afrique du Sud. Le géant bâlois a d'ailleurs catégoriquement rejeté ces reproches. Société Générale a par ailleurs relevé l'objectif de cours et confirmé "hold" pour le bon de jouissance. Le portefeuille de produits du géant bâlois comporte de nombreuses nouveautés pour cette année et l'expert anticipe une nette hausse du dividende.

Nestlé (+0,9%) et Novartis (+0,5%) ont sous-performé l'indice. UBS a relevé l'objectif de cours de Novartis et confirmé "neutral" et Morgan Stanley a abaissé l'objectif et confirmé "equal weight". Les perspectives pour 2022 tracées par le géant pharmaceutique bâlois ont dépassé celles attendues par l'analyste de la banque aux trois clés. Des catalyseurs cliniques importants semblent toutefois manquer dans un avenir proche.

Sur le marché élargi, Metall Zug (+9,7%) se désengage de sa division Wire Processing, son activité dans les câbles regroupée au sein de la firme Schleuniger. La société industrielle zougoise cède cette unité à Komax (+1,7%). En contrepartie, elle prend une participation de 25% dans le capital du fabricant lucernois de machines et systèmes de production de câblage. La transaction prendra forme d'une quasi-fusion et est soumise aux feux verts des actionnaires des deux sociétés et à celui des autorités concernées.

La banque de gestion zurichoise Vontobel (+8,3%) a bénéficié l'année dernière d'une forte croissance dans la gestion de fortune et d'une demande solide pour les produits d'investissement. Le bénéfice net de l'établissement zurichois a ainsi bondi de 48% à 384 millions de francs suisses.

Le facilitateur de distribution DKSH (+3,8%) a affiché des ventes en légère hausse à l'exercice 2021, conformément aux prévisions. La rentabilité et la croissance organique affichent des niveaux solides, et l'entreprise a relevé son dividende.

Aluflexpack (-12,2%) a nettement reculé au lendemain d'une performance en 2021 honorable. Les perspectives présentées par l'entreprise n'ont pas convaincu es investisseurs.

rp/al