Zurich (awp) - La Bourse suisse, qui avait plongé en début de séance dans le sillage des inquiétudes liées aux déclarations de la Réserve fédérale américaine (Fed), s'est bien reprise par la suite. Le SMI des valeurs vedettes est remonté de son plus bas du jour inscrit vers 10h00. Il a encore regagné en élan après l'ouverture positive de Wall Street, franchissant même le point d'équilibre et la barre symbolique des 10'900 points, avant de retomber sur la dernière ligne droite.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée. Les investisseurs semblaient avoir digéré le diagnostic de la Fed, qui a estimé la veille que le rythme de la reprise s'est "affaibli" ces derniers mois, mais a réitéré ses promesses d'une poursuite de la politique monétaire ultra-accommodante.

Sur le front économique, le département américain du Commerce a publié les chiffres de la croissance de la première économie mondiale, qui montrent que le dernier trimestre a progressé moins que prévu, à +4% en rythme annualisé. Sur l'année, le PIB américain a connu sa pire contraction (-3,5%) depuis 1946.

En Suisse, le commerce extérieur a subi l'an dernier un recul historique, conséquence de la pandémie de coronavirus, après quatre années de croissance. La bijouterie et l'horlogerie expliquent 50% de la baisse des exportations, alors que le secteur de la pharma et de la chimie est le seul à avoir augmenté ses envois.

Le SMI a terminé en repli de 0,50% à 10'849,82 points, avec un plus bas à 10'712,78 et un plus haut à 10'918,36 points. Le SLI a cédé 0,06% à 1715,12 points et le SPI 0,32% à 13'493,11 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 12 ont reculé et 18 avancé.

La volatile AMS (+2,8%) a terminé sur la plus haute marche du podium, devant Logitech (+2,6%) et le bon Schindler (++2,2%). Les deux premiers ont profité des bons chiffres d'Apple la veille, et le troisième de ceux du concurrent Kone.

Malgré le repli de 12,8% des exportations horlogères en 2020, Richemont (+1,7%) a gagné du terrain. Swatch (-0,8%) en revanche en a perdu. L'horloger biennois a enregistré une perte nette ainsi qu'une chute de son chiffre d'affaires l'an dernier. Optimiste, le propriétaire de la marque Omega espère réaliser en 2021 des recettes proches de 2019.

Le spécialiste de l'inspection et de la certification SGS (-0,4%) est parvenu, malgré des ventes et un bénéfice en recul en 2020, à préserver sa marge opérationnelle. Les analystes ont notamment salué la gestion des coûts du géant genevois. Pour le directeur général Frankie Ng, il est maintenant temps de se tourner vers l'avenir et de considérer la pandémie moins comme une crise que comme un catalyseur de nouvelles opportunités.

Les plus gros perdants du jour sont Lonza (-3,3%), Swisscom (-3,1%) Adecco (-1,9%).

Mercredi, le chimiste bâlois avait dévoilé ses performances pour l'exercice écoulé avec un chiffre d'affaires en hausse de 7,2% à 4,51 milliards de francs suisses.

Le géant bleu, qui publie ses résultats annuels jeudi prochain, a mis fin à son offre Docsafe, un concurrent de Dropbox, qui sept ans après son lancement n'a pas rencontré le succès escompté et atteint le seuil de rentabilité.

Les poids lourds Novartis (-1,2%), Nestlé et Roche (chacun -1,0%) ont pesé sur l'indice.

Sur le marché élargi, le constructeur de machines agricoles et de véhicules de voirie Bucher Industries (-2,5%) a indiqué que la reprise amorcée en seconde partie d'exercice n'a pas permis de compenser le manque à gagner provoqué début 2020 par la pandémie de Covid-19.

Emmi (-2,0%) a fait état d'une croissance organique inespérée en 2020, renforcée encore par des acquisitions. Le sérieux handicap constitué par l'appréciation du franc n'a pas empêché l'industriel alimentaire de Suisse centrale de décoiffer les attentes des analystes.

Dufry (+7,4%) a été soutenu par un relèvement de recommandation à l'achat par Goldman Sachs. L'objectif de cours a également été nettement réhaussé. Le déploiement de vaccins contre le Covid-19 et la reprise attendue du trafic de passagers doivent permettre au groupe rhénan de ne plus afficher en 2022 qu'une contraction de 15% de ses recettes par rapport à leur niveau pré-pandémique.

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