Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore perdu du terrain jeudi. Le SMI des valeurs vedettes reste englué sous la barre des 11'400 points. La prudence reste de mise sur les marchés financiers, alors que l'on attend l'épilogue des discussions autour du plafond de la dette aux Etats-Unis. L'agence Fitch a de plus jeté un froid en plaçant le pays de l'oncle Sam sous "surveillance négative".

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée. Les valeurs technologiques étaient portées par les prévisions ambitieuses de Nvidia, alors que le reste du marché restait morose, inquiet d'un éventuel défaut de paiement de la première économie mondiale.

"Les grandes capitalisations technologiques avancent et le reste du marché se traîne", a observé Adam Sarhan, de 50 Park Investments. "Donc vous avez une partie du marché qui a le vent dans le dos avec l'IA et tout ce qui peut se passer dans cet univers, et l'autre partie qui s'inquiète pour le plafond de la dette", a insisté le gérant.

A l'exception des valeurs de la nouvelle économie et des banques, quasiment tous les membres du Dow Jones pointaient ainsi dans le rouge.

En Suisse, les faillites ont poursuivi leur bond en avant en avril, à un rythme cependant moins élevé que les mois précédents.

Le SMI a terminé en recul de 0,51% à 11'325,26 points, avec un plus bas à 11'307,58 et un plus haut à 11'374,02 points. Le SLI a cédé 0,12% à 1760,55 points et le SPI 0,40% à 14'908,01 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 18 ont reculé et 12 avancé.

VAT (+10,8%) a fini largement en tête, flanqué de Temenos (+2,8%) et Swatch (+2,1%).

UBS a relevé ses prévisions pour VAT et porté son objectif de cours à 375 francs suisses, contre 305 francs suisses jusque-là. De manière générale, les valeurs technologiques ont profité des bons chiffres publiés dans la nuit par Nvidia.

Dans le sillage de Swatch, Richemont (+1,8%) a aussi rebondi la séance tumultueuse qu'a connue la veille le secteur européen du luxe. Selon un rapport de Morgan Stanley, l'absence d'un rebond plus important en Chine et les risques d'une entrée en récession des Etats-Unis ont fait naître des doutes quant à la poursuite de la reprise.

Straumann (+1,9%) se lance dans le domaine du traitement de la péri-implantite en rachetant le fabricant st-gallois de dispositifs médicaux Galvosurge Dental spécialisé dans le appareils de nettoyage des implants dentaires. Les détails financiers de l'opération n'ont pas été dévoilés.

Novartis (-2,3%) a terminé en dernière position, derrière Swisscom (-1,4%) et SGS (-1,1%).

Sandoz, filiale en voie d'autonomisation de la lanterne rouge du jour, a franchi une nouvelle étape en vue de la commercialisation en Europe de son biosimilaire du dénosumab. L'Agence européenne des médicaments (EMA) a accepté d'examiner deux demandes d'autorisation de mise sur le marché du traitement dans toutes indications des médicaments de référence des marques Prolia et Xgeva.

Nestlé (-0,8%) et Roche (-0,5%) ont aussi pesé sur l'indice.

Le dernier nommé a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle allemande contre la loi de stabilisation financière de l'assurance maladie. Le recours vise à empêcher un relèvement des rabais accordés par les laboratoires.

Les bancaires UBS (-1,0%), Credit Suisse (-0,9%) et Julius Bär (-0,4%) ont toutes perdu des plumes.

La Commission européenne a approuvé sans condition le rachat de la banque aux deux voiles par son homologue aux trois clés, considérant que l'opération ne posait pas de problème de concurrence dans l'Espace économique européen (EEE).

Après les décevantes données sur 4 mois publiées lundi par Julius Bär, Morgan Stanley a réduit l'objectif de cours et confirmé "equal weight" et la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a relevé sa recommandation à "surpondérer", après "pondérer". Le gestionnaire de fortune est bien positionné pour bénéficier du rachat de Credit Suisse par UBS selon l'analyste. La collecte d'argent devrait être favorable ces prochaines années.

Sur le marché élargi, Lem (-0,4%) a profité des tendances lourdes vers l'électrification et la décarbonation sur l'exercice décalé 2022/23 clos fin mars. Les recettes et les résultats ont augmenté, ce qui devrait profiter aux actionnaires.

Skan (-7,1%) a confirmé faire l'objet d'une enquête par le Ministère public de la Confédération. Les procureurs fédéraux s'intéressent à des échanges d'actions BV Holding remontant avant l'introduction en Bourse de l'entreprise bâloise.

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