Zurich (awp) - La Bourse suisse sombrait vendredi après-midi, à l'instar des places européennes, dans la foulée de la menace du président américain Donald Trump d'imposer des taxes douanières de 50% sur les marchandises en provenances de l'Union européenne (UE) à compter du 1er juin. Les investisseurs continuaient en parallèle de s'inquiéter de l'endettement de la première puissance mondiale.
En début d'après-midi, Donald Trump, a menacé l'UE d'appliquer 50% de droits de douane aux produits européens importés aux Etats-Unis à compter du 1er juin, estimant que les négociations en cours "ne vont nulle part". "Il est très difficile de traiter avec l'UE, qui a été créée en premier lieu pour profiter des Etats-Unis d'un point de vue commercial. (...) Nos discussions ne vont nulle part. Dans ces conditions je recommande d'imposer 50% de droits de douane sur l'UE, à compter du 1er juin. Il n'y a pas de droits de douane sur les produits fabriqués aux Etats-Unis", a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.
Quelques minutes auparavant, l'imprévisible locataire de la Maison Blanche a déclaré toujours sur son réseau social vouloir imposer "au moins 25%" de droits de douane à Apple, si l'entreprise ne fabrique pas ses iPhone aux Etats-Unis. "Cela fait longtemps que j'ai informé Tim Cook d'Apple que je m'attendais à ce que les iPhone vendus aux États-Unis soient fabriqués et construits aux États-Unis, et non en Inde ou ailleurs. Si ce n'est pas le cas, Apple devra payer des droits de douane d'au moins 25 % aux États-Unis", a-t-il écrit.
Lors de son voyage au Qatar la semaine dernière, le président américain avait affirmé avoir dit à Tim Cook, le directeur général d'Apple: "Nous vous avons très bien traités. Nous avons accepté toutes les usines que vous avez construites en Chine durant des années". "Ça ne nous intéresse pas que vous en construisiez en Inde. L'Inde peut s'occuper d'elle-même toute seule, elle va très bien", avait-il poursuivi, à l'occasion de la deuxième étape de sa tournée dans le Golfe.
Des déclarations qui devraient sans doute peser sur l'ouverture de Wall Street, les futurs des trois indices principaux Dow Jones, S&P 500 et Nasdaq de la Bourse de New York chutant vers 08h12 locales de respectivement 1,44, 1,48 et 1,74%.
A l'agenda macroéconomique du jour, l'inflation au Japon a retenu l'attention en matinée. Les prix à la consommation (hors produits frais) y ont progressé à 3,5% sur un an en avril, marquée par l'envolée du prix du riz. Cette accélération ressort légèrement au-dessus des prévisions ravive les spéculations autour d'un prochain resserrement monétaire de la BoJ.
Plus proche de chez nous, l'Allemagne a connu un rebond plus important qu'initialement annoncé de sa croissance au premier trimestre 2025, dû à un effet d'anticipation des droits de douane américains. Entre janvier et mars, le PIB a progressé de 0,4% par rapport au dernier trimestre 2024, contre une première estimation à 0,2%. En France, la confiance des ménages s'est dégradée en mai, ces derniers exprimant des craintes plus vives concernant leur niveau de vie futur, leur situation financière, ou le chômage.
A la Bourse suisse, le SMI qui avait ouvert en légère hausse avait déjà cédé ses gains avant les messages de Donald Trump. Dans la foulée de ces derniers, l'indice phare a trébuché, notant vers 14h19 à 12'061,40 points, soit une chute de 1,75%. Le SLI dégringolait lui de 1,99% à 1961,79 points et le SPI de 1,65% à 16'578,42 points.
Parmi les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, seul le numéro un mondial des arômes et parfums Givaudan (0,6%) gardait encore la tête hors de l'eau, le poids lourd Nestlé (+0,07%) flirtant lui avec l'équilibre.
Les deux autres plus grosses capitalisations, les pharmas Roche et Novartis, cédaient 1,4% chacune. Le premier a annoncé une collaboration avec l'américain Broad Clinical Labs, spécialisé dans le séquençage du génome humain ainsi que l'obtention d'une recommandation favorable du Comité européen des médicaments à usage humain pour l'Inavolisib, un traitement contre le cancer du sein.
En bas de tableau, la lanterne rouge revenait à Partners Group (-6,5% ou 73,50 francs suisses), le titre étant négocié hors dividende de 42 francs suisses, derrière l'horloger biennois Swatch Group (-5,7%) et le géant valdo-californien des périphériques et accessoires informatiques Logitech (-5%).
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