Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative vendredi. Les investisseurs étaient encore en train de digérer les récentes décisions de diverses banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque nationale suisse (BNS) et la Banque d'Angleterre (BoE). Le SMI a terminé un peu au-dessus de la barre des 10'600 points. En Suisse, les valeurs bancaires ont fortement reculé, toujours chahutées après le rachat forcé de Credit Suisse par UBS.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée, inquiète du séisme qui continue de secouer le secteur bancaire occidental, avec désormais Deutsche Bank en ligne de mire. Cet établissement apparaît, aux yeux du marché, comme le nouveau maillon faible du système bancaire, après la faillite de trois établissements américains et le rachat en catastrophe de Credit Suisse.

Ce dernier développement "alimente les inquiétudes relatives à la santé du système bancaire", a expliqué Quincy Krosby de LPL Financial.

"On vend d'abord et on posera les questions plus tard", a expliqué M. Krosby. "Les investisseurs ne veulent pas se réveiller dimanche pour s'apercevoir que la situation de Deutsche Bank s'est détériorée à la manière d'un Credit Suisse."

Le SMI a terminé en recul de 0,79% à 10'634,04 points, avec un plus bas à 10'561,63 points et un plus haut à 10'669,04 points. Le SLI a cédé 1,25% à 1680,34 points et le SPI 0,93% à 13'938,74 points.

Sur les 30 valeurs vedettes, Novartis (+0,7%), Zurich Insurance (+0,6%) et Roche (+0,02%) sont les seuls gagnants du jour. Le troisième poids lourd, Nestlé, a fini inchangé.

La volatile AMS Osram (-8,2%) a fini lanterne rouge, derrière le bon Schindler (-5,8%) et Credit Suisse (-5,2% à 0,7592 franc). UBS (-3,6%) a nettement fléchi aussi, alors que Julius Bär (-1,0%) a relativement limité la casse.

Selon des sources citées par l'agence Bloomberg, les deux grandes banques seraient, avec plusieurs autres banques, dans le collimateur du ministère américain de la Justice (DoJ) pour de supposés contournements des sanctions contre la Russie.

Jefferies a dégradé la banque aux trois clés à "hold" de "buy" et réduit l'objectif de cours. Le mariage forcé avec Credit Suisse modifie fondamentalement l'appréciation de l'action UBS selon l'analyste, qui considère certes que l'opération portera ses fruits sur un horizon de trois ans, mais que les douze prochains mois seront émaillés de risques et d'incertitudes.

Pour sa part, Citigroup a relevé l'objectif de cours d'UBS et confirmé "buy". L'analyste prévient que de nombreuses inconnues limitent encore la visibilité. Il part du principe que la banque fusionnée ne sera pas rentable cette année. A plus long terme néanmoins, le rapprochement devrait s'avérer payant.

Baader Europe a lui réduit la recommandation à "add" de "buy" pour la banque aux trois clés. L'analyste parle d'une "grande chance" dans la reprise et l'intégration de Credit Suisse, mais pas sans risques.

Pour la banque aux deux voiles, Jefferies a réduit l'objectif de cours à 0,89, de 2,60 francs suisses précédemment, et confirmé "hold". La banque d'investissement s'aligne ainsi plus ou moins sur l'offre contrainte d'échanges d'actions UBS pour le rachat de son malheureux concurrent.

Dans le sillage de son assemblée générale de la veille, ABB (-3,2%) a annoncé après la clôture boursière un nouveau programme de rachat d'actions pour un volume d'un milliard de dollars.

La Banque cantonale de Zurich a relevé la recommandation pour Straumann (-2,7%) à "surpondérer" de "pondérer". L'analyste anticipe une persistance d'un contexte favorable pour l'équipementier de l'industrie chirurgico-dentaire.

Sur le marché élargi, Comet (-0,4%) a annoncé la candidature de deux nouveaux administrateurs à l'occasion de sa prochaine assemblée générale, ainsi que l'élargissement de son comité exécutif.

Compagnie Financière Tradition (CFT, +2,3%) a vu son bénéfice net progresser de 40,3% en 2022. Le conseil d'administration propose un dividende augmenté de 50 centimes à 5,50 francs suisses par action et 1 nominative pour 100 actions détenues.

Edisun Power (+1,2%) a doublement profité l'an dernier de l'envol des prix du courant et d'un gain de change sur un prêt en euros accordé par son partenaire schwytzois Smartenergy l'an dernier. Les actionnaires pourront compter sur une rémunération relevée de 50 centimes à 1,60 franc.

Schaffner (+0,8%) a lancé un avertissement positif sur ses résultats 2022/23 qui seront publiés le 4 mai.

rp/al