Zurich (awp) - La Bourse suisse se parait jeudi matin de rouge carmin, dans le sillage d'une séance noire à Wall Street. Les observateurs évoquent des craintes pour la santé de l'économie mondiale. Le Dow Jones a plongé de 3,57% , le Nasdaq a dévissé de 4,73% et le S&P 500 a perdu 4,03%.

"La braderie a reposé sur une large base et a été déclenchée par des recettes décevantes des grands distributeurs aux Etats-Unis et des craintes exacerbées autour d'une récession" explique Michael Strobaek, responsable de l'investissement chez Credit Suisse.

Dépeignant "la pire déroute financière en près de deux ans", Ipek Ozkardeskaya prévient que l'avenir risque de s'avérer à l'avenant. La Chine notamment ne semble pas desserrer son étau sur les confinements, pas plus que les prix du pétrole ne semblent s'acheminer vers une normalisation.

L'actualité des entreprises sous nos latitudes était bien chargée.

A 09h15, le Swiss Market Index (SMI) abandonnait 1,5% à 11'406 points, approchant dangereusement le plancher des 11'400 points après avoir allégrement crevé celui des 11'500. Le Swiss Leader Index (SLI) cédait 1,53% à 1770,58 points et le Swiss Performance Index (SPI) 1,64% à 14'616,42 points. Aucune des trente valeurs vedettes ne se maintenait à flot.

Les poids lourds pharmaceutiques Roche (bon -0,5%, moins mauvaise performance du SLI) et Novartis (-0,7%) atténuaient l'hémorragie, alors que le paquebot alimentaire Nestlé (-3,2%, pénultième position) prenait sérieusement l'eau. La lanterne rouge revenait à Straumann (-3,3%).

Le gestionnaire de fortune Julius Bär (-2,2%) a fait le point sur une masse sous gestion décevante au terme des quatre premiers mois de 2022. La rentabilité par contre a tenu le coup. UBS (-1,2%) et Credit Suisse (-1,4%) faisaient comparativement bonne figure.

Le chimiste de la construction Sika (-2,3%) s'est offert un spécialiste américain des solutions d'étanchéité.

La défensive Swisscom perdait déjà 0,8%. Le géant bleu a hérité d'un nouveau mandat d'une année pour assurer le service universel en matières de télécommunications.

Il fallait remonter au marché élargi pour dénicher de rares gagnants. Le biochimiste des édulcorants et antimoustiques Evolva s'appréciait de 11%, après avoir confirmé sa feuille de route à brève échéance.

L'exploitant de boutiques hors-taxes Dufry (+0,1%) a repris de l'altitude sur les trois premiers mois de l'année et assure avoir observé une poursuite de la tendance sur les deux suivants.

Le distributeur de cartes et de crédits à la consommation Cembra Money Bank (-2,5%) ne profitait guère de son nouveau partenariat dans le commerce de détail, avec Spar Suisse.

L'installateur d'infrastructures logicielles Softwareone (-1,3%) maintient le cap pour l'ensemble de l'exercice au sortir d'un premier partiel robuste.

Le chimiste de spécialités Clariant (-1,5%) a fini par publier ses résultats 2021, retardés en raison de la constatations d'irrégularités comptables.

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