Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la semaine sur les chapeaux de roues. Encouragés par des signaux macroéconomiques positifs en provenance d'Asie et d'Europe, les investisseurs ont eu tendance à prendre un peu plus de risques. La saison des résultats a également repris avec les données de plusieurs sociétés du marché élargi, dont Dufry.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée, porté notamment par la progression des technos, Microsoft et Apple en particulier. La solidité boursière de ces géants technologiques pourrait permettre au S&P 500 de bientôt dépasser son record atteint en février.

"C'est assez incroyable au regard de ce qui se passe en dehors du marché actions", s'est étonné Patrick O'Hare de Briefing.com. "Il y a cette chose qui s'appelle le coronavirus et qui a mis au chômage plus de 17 millions d'Américains, conduisant au chômage le plus élevé depuis la Grande Dépression", a-t-il rappelé.

En plus, "il y a de fortes tensions diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine, il y a une montée des tensions sociales aux Etats-Unis et des dissensions au Congrès qui empêchent de parvenir à un accord sur un nouveau volet du plan de relance budgétaire", a encore relevé cet expert.

Le SMI a fini en hausse de 2,24% à 10'229,67 points, avec un plus haut à 10'279,80 et un plus bas à 9999,55 points. Le SLI a gagné 2,32% à 1556,34 points et le SPI 2,02% à 12'658,60 points. Les 30 valeurs vedettes ont toutes terminé dans le vert.

ABB (+4,1%) a terminé sur la plus haute marche du podium, devant Vifor (+4,0%) et Sika (+3,1%).

Le bon de jouissance Roche (+2,6%) a été recherché après que la Commission européenne a accordé une double homologation pour Rozlytrek (entrectinib).

Le Commission a aussi autorisé la commercialisation de Cosentyx de Novartis (+2,5%) contre le psoriasis en plaques modéré à sévère chez les enfants de 6 à 18 ans.

Le troisième poids lourd Nestlé (+1,3%) a terminé dans le bas du tableau, avec les valeurs du luxe Richemont (+0,3%) et Swatch (+0,9%).

DZ Bank a relevé l'objectif de cours de Nestlé et confirmé "conserver". Si Unilever et Danone affichent une stagnation voir un net repli organique au premier semestre, le groupe veveysan a dévoilé une croissance de 2,8%. Il a pu pour ce faire compter sur un vaste éventail de produits, une certaine indépendance en termes d'approvisionnement et des résultats éclatants dans l'alimentation animale.

Aux bancaires, Credit Suisse (+2,8%) a fait mieux que Julius Bär et UBS (chacune +1,9%).

Sur le marché élargi, Interroll (+4,9%) a vu son bénéfice net progresser au premier semestre malgré un repli des ventes. La société de manutention est optimiste pour le reste de l'exercice.

Après avoir passé une bonne partie de la séance dans le rouge, Dufry a fini sur une avancée de 2,5%. Le groupe de boutiques hors-taxe a continué de plonger dans le rouge au premier semestre. Pour l'ensemble de l'exercice, il prévoit de réduire ses coûts de 1 milliard de francs suisses et a émis trois scénarios qui vont d'une dégringolade comprise entre 40% et 70% des revenus. Il s'estime toutefois bien positionné pour profiter de la reprise graduelle du trafic aérien.

Le producteur de servomoteurs Belimo (+1,8%) a subi les conséquences de la pandémie de Covid-19 au premier semestre. Il s'attend cependant à une amélioration graduelle de la situation au deuxième semestre, ambitionnant d'atteindre des ventes au même niveau que celles enregistrées un an plus tôt.

L'assemblée générale extraordinaire de MCH (-0,3%) a donné son aval à la restructuration financière. L'organisateur de foires en difficultés va pouvoir procéder à son augmentation de capital et intégrer un nouvel investisseur parmi ses actionnaires clés. La réunion a également été l'occasion d'élire le propriétaire de ce nouvel investisseur, James Murdoch, au conseil d'administration.

rp/buc