Zurich (awp) - La Bourse suisse a fortement reculé mardi, poursuivant et accentuant la lancée négative de la veille. Le SMI, qui avait encore dépassé les 9300 points en début de séance, a fini nettement sous cette barre symbolique, s'approchant même de celle des 9200. Adecco a retenu l'attention après ses résultats intermédiaires.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en début d'une séance pauvre en indicateurs et au lendemain de nouveaux records. "Les marchés continuent de s'accrocher à un contexte économique mondial favorable, à un changement de présidence à la banque centrale américaine et à l'attente que la réforme fiscale porte ses fruits", ont commenté les analystes de Schwab.

Sur le front économique, la production industrielle allemande a reculé plus que prévu en septembre, de 1,6% par rapport au mois précédent et alors que les analystes n'avaient prévu qu'un léger repli de 0,4%.

En France, le déficit budgétaire a diminué de 6,8 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année, à 76,3 milliards d'euros fin septembre contre 83 milliards à la même date un an plus tôt. Cette dynamique s'explique notamment par une hausse des recettes fiscales.

En Suisse, la marche des affaires des entreprises privées s'est légèrement détériorée au cours du mois d'octobre, selon le dernier sondage réalisé par le KOF. Le repli est à attribuer avant tout aux prestataires de services financiers et aux assureurs.

A part les crédits à la consommation attendus après les clôtures en Europe, l'agenda était vide aux Etats-Unis.

Le SMI a fini en recul de 0,74% à 9220,16 points, avec un plus bas à 9212,55 et un plus haut à 9302,40. Le SLI a cédé 0,53% à 1500,57 points et le SPI 0,68% à 10'585,67 points. Sur les trente valeurs vedettes, 23 ont reculé, quatre ont avancé et trois ont fini stables.

La volatile Aryzta (-3,4%) a terminé lanterne rouge, précédée par Novartis (-1,6%) qui a fortement pesé sur l'indice. Le géant pharma bâlois a publié de nouveaux résultats d'étude de suivi sur son antipsoriasique Cosentyx. Son concurrent Roche (-0,8%), ainsi que le troisième poids lourd Nestlé (-1,0%) ont aussi plombé l'indice.

Richemont (-1,3%) qui dévoilera ses résultats semestriels vendredi, est le troisième plus gros perdant du jour. Swatch (-1,2%) suit de près. Sur les marchés, on spécule d'un effet causé par la nouvelle montre d'Apple. Baader Helvea a relevé son objectif de cours pour les deux valeurs du luxe avec à chaque fois recommandation "hold", l'analyste mettant notamment en avant la reprise du secteur du luxe.

Adecco (-1,0%) a vu sa rentabilité trimestrielle plombée par un remaniement de portefeuille. Le géant du travail temporaire a dû inscrire une charge unique de 129 mio EUR. Hors cet effet exceptionnel, la performance s'inscrit peu ou prou dans le cadre des prévisions des analystes. Ces derniers ont cependant relevé que les prochains trimestres s'annoncent compliqués, en raison de bases de comparaison élevées.

Zurich (-0,3%) publiera ses résultats trimestriels jeudi. Le titre profitait aussi d'un relèvement d'objectif de cours par UBS, qui a confirmé "neutral". A la veille de ses chiffres, Swiss Life a cédé 0,2%.

Dans le camp des gagnants, Credit Suisse (+0,5%) a fait la meilleure performance. Les autres gagnants sont Clariant (+0,3%) ainsi qu'ABB et Logitech (chacun +0,1%).

HSBC a réduit sa recommandation pour Julius Bär (stable) à "hold". Le titre du gestionnaire de fortune zurichois s'est offert un écart de plus de 10% sur l'indice bancaire au cours des trois derniers mois, souligne l'établissement britannique. UBS a aussi terminé à l'équilibre.

Sur le marché élargi, Burckhardt a reculé de 4,5%. Le groupe winterthourois a subi une baisse de rentabilité au premier semestre 2017/18, clos à fin septembre, et clairement manqué les prévisions du consensus AWP. CEO et CFO se sont toutefois montrés optimistes pour l'avenir.

Implenia (+4,4%) a remporté une nouvelle commande auprès de l'Organisation des nations unies (ONU) pour construire un immeuble administratif à Genève. Edmond de Rothschild (pas traité) a nommé Gad Amar à la tête du développement des activités.

Dans une interview accordée à AWP, le directeur général de la Banque cantonale de Genève (+0,6%) a confirmé les objectifs pour 2017 et s'est montré optimiste pour 2018. Il a aussi averti que l'on a atteint la "limite d'alerte" au niveau de la réglementation.

rp/lk