Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative vendredi. La dernière séance de l'année n'a pas permis aux indices de redorer un peu leur blason. Le SMI a évolué toute la journée dans le rouge et a terminé sous la barre des 10'800 points, à son plus bas du jour. Au final, l'exercice 2022 aura été difficile pour les marchés financiers avec le resserrement des politiques monétaires des principales banques centrales pour combattre l'inflation.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée.

L'année 2022 promet d'être la pire année boursière depuis la crise financière et immobilière de 2008, la chute du marché ayant été provoquée principalement par l'inflation et les hausses de taux d'intérêt de la banque centrale américaine (Fed) pour la combattre.

A la clôture jeudi, depuis le début de l'année, le Dow Jones a fini en repli de 8,58%, le Nasdaq de 33,03% et le S&P 500 de 19,24%.

"L'année a été clairement difficile pour les investisseurs. 2022 a commencé avec une Fed qui a changé d'attitude et avec la guerre en Ukraine", a résumé Art Hogan de B. Riley Wealth Management.

"En cours de route, nous avons eu l'inflation la plus élevée en quatre décennies, des pertes à deux chiffres en actions et en obligations, des taux d'intérêt en hausse rapide, la poursuite des confinements pour la deuxième économie mondiale et un ralentissement du marché immobilier", a énuméré l'analyste.

Il tentait de rester optimiste pour l'année 2023 assurant qu'"historiquement", il est "rare d'avoir deux années de baisse consécutive sur les marchés". C'est arrivé par quatre fois depuis 1928, dont la crise de 1929, l'implosion de la bulle internet en 2002 et la déroute immobilière de 2008.

Pour l'ultime séance de cette année cauchemardesque pour les investisseurs et petits porteurs, il n'y avait "guère d'élément catalyseur pour expliquer les faiblesses des actions, si ce n'est que les mégacapitalisations de la technologie qui ont été les leaders hier sont les lanternes rouges aujourd'hui", commentait Patrick O'Hare de Briefing.com.

Les échanges restaient très légers en cette fin d'année et l'agenda des indicateurs économiques était quasiment vide.

En Suisse, le baromètre conjoncturel de l'institut KOF s'est redressé à 92,2 points en décembre, mettant fin à une longue phase ininterrompue de recul de cet indicateur. Ce niveau supérieur aux prévisions des analystes interrogés par AWP augure une éclaircie de la conjoncture en 2023, selon l'institut.

Le SMI a terminé en recul de 1,18% à 10'729,40 points, son plus bas du jour et après et un plus haut à 10'830,36 points. Sur l'ensemble de l'année, l'indice vedette de SIX a perdu 16,7%, avec un plus bas à 10'010,78 points et un plus haut à 12'997,15 points le 3 janvier. Ce vendredi, le SLI a cédé 1,19% à 1640,40 points (-20,7% sur un an) et le SPI 1,12% à 13'734,86 points (-16,5% sur un an). Les 30 valeurs vedettes ont terminé en rouge.

Credit Suisse (-2,0% à 2,764 francs suisses) a fini lanterne rouge, derrière Swiss Re, Sika et Lonza (chacun -1,8%).

L'action de la banque aux deux voiles a connu une fin d'année calamiteuse, restant scotchée sous la barre des 3 francs suisses. Sur toute l'année, elle a perdu pas moins de 67,6%.

UBS (-0,9%) et Julius Bär (-0,7%) ont terminé la séance dans le gros du peloton des perdants.

Lonza est resté sous pression après que Berenberg a abaissé l'objectif de cours à 550 francs suisses de 720 francs suisses, tout en confirmant "buy". Les récents avertissements sur bénéfice de plusieurs concurrents, l'absence de garanties énergétiques l'an prochain et le rationnement des financements pour les biotech sont des facteurs maîtrisables pris séparément, mais qui conjugués pourraient donner du fil à retordre en 2023, selon l'analyste.

Du côté des poids lourds, Novartis (-1,4%), Nestlé (-1,0%) et Roche (-0,8%) ne sont pas ressortis du lot.

Après avoir profité durant quelques séances des mesures d'assouplissements décidées par la Chine en relation avec la pandémie de coronavirus, les valeurs du luxe Swatch et Richemont (chacune -1,4%) n'ont pas échappé à la tendance.

Jefferies a relevé l'objectif de cours de l'action du groupe genevois et confirmé "buy". Les analystes ont actualisé leurs estimations pour tenir compte du récent flux d'informations, notamment la cession des affaires en ligne YNAP (dans la mesure où elle devient effective), la dynamique du secteur et des bénéfices plus élevés.

Au niveau du marché élargi, DKSH (-1 ,5%) a cédé sa participation de 25% dans l'horloger Bovet Fleurier à Patrick Raffy, l'actionnaire qui détenait jusqu'ici 75% des parts. Les détails financiers de l'opération n'ont pas été dévoilés.

rp/al