Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé en fort recul mardi. En nette progression jusqu'à 14h30, les indices ont subi un coup d'arrêt à la publication des chiffres de l'inflation américaine en août, certes en repli par rapport à juillet, mais moins que prévu. Le SMI, qui était alors proche des 11'100 points, a chuté jusque près de la barre des 11'000 points au moment de l'annonce, puis a plongé et terminé au plus bas du jour, juste sous celle des 10'900 points.

A New York, Wall Street reculait fortement en matinée, effrayée par l'inflation américaine qui montre que la bataille contre la flambée des prix est loin d'être terminée et présage d'un resserrement monétaire encore plus dur que prévu.

"C'est un peu décevant", a commenté Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, qui a également relevé la mauvaise surprise de l'indice hors énergie et alimentation. Ce dernier a encore grimpé de 0,6% sur un mois, contre 0,3% attendu et 0,3% en juillet.

Autre point noir, les prix de l'alimentation, qui ont encore gagné 0,8% sur un mois et restent en hausse de 11,4% sur un an.

"Il est clair que l'inflation est têtue, ce qui va inciter la Fed à rester zélée", a conclu Art Hogan.

"Les chiffres d'inflation demeurent inacceptable pour les responsables" de la politique monétaire, a abondé Rubeela Farooqi, cheffe économiste de High Frequency Economics, dans une note. "Ces données actent une autre hausse de taux de 0,75 point de base la semaine prochaine" par la Fed.

En Suisse, l'indice des prix à la production et à l'importation a très légèrement reculé en août. En revanche, il s'est envolé de 5,5% sur un an, soutenu par les prix relevés à la frontière.

Le SMI a terminé en baisse de 0,90% à 10'891,54 points, plus bas du jour et avec un plus haut à 11'083,49. Le SLI a cédé 1,53% à 1661,23 points et le SPI 1,03% à 13'963,86 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 25 ont reculé et 5 avancé.

Zurich (+1,0%) a fait la meilleure performance du jour, devant UBS (+0,7%), Nestlé et Roche (chacun +0,2%) et Swisscom (+0,1%).

La banque aux trois clés a relevé sa prévision en matière de versement aux actionnaires au titre de l'exercice en cours et entend verser à ses propriétaires 0,55 dollar par action en leur possession, contre 0,51 dollar prévu jusqu'alors. La proposition leur sera soumise lors de l'assemblée générale agendée l'an prochain

Novartis (-0,9%) n'a pas échappé à la tendance.

Straumann (-6,7%) a terminé lanterne rouge, derrière Sika (-5,9%) et Lonza (-5,4%).

JPMorgan a rétrogradé Sika à "underweight" de "neutral" et réduit l'objectif de cours à 214 de 277 francs suisses, essentiellement pour des motifs de valorisation. Selon l'analyste, le chimiste de la construction zougois est toujours exposé à des risques en termes de rentabilité. En outre, l'acquisition de l'ancienne activité de chimie de construction de BASF (MBCC Group) pourrait s'avérer moins profitable qu'attendu.

Credit Suisse (-3,5%) a un temps fait partie du trio des plus gros perdants. La succession de revers et les affaires à répétition ont terni la réputation de la banque auprès de ses clients, y compris en Suisse. "Nous avons des clients très loyaux et de longue date, qui ont le droit de comprendre ce qui se passe dans notre banque", a estimé André Helfenstein, le patron de l'entité suisse du groupe dans une interview à Finews.

Julius Bär (-2,3%) a terminé dans le gros du peloton des perdants.

Sur le marché élargi, EFG (-1,2%) proposera à ses actionnaires d'accepter une hausse de la rémunération maximale fixe du conseil d'administration lors de son assemblée générale extraordinaire.

Lors de la prochaine assemblée générale de Bucher (-3,1%), en avril 2023, le conseil d'administration proposera aux actionnaires d'élire Urs Kaufmann en tant qu'administrateur. M. Kaufmann devrait accéder à la présidence de l'organe de surveillance en 2024.

Crealogix (-3,5%) a bouclé son exercice décalé 2021/22, clos fin juin, sur une perte nette plus que quadruplée à 16,9 millions de francs suisses. Le retour à la rentabilité opérationnelle est attendu d'ici la fin de l'année.

Obseva (+1,7%) a validé la fin des relations de travail de quelque 70% des employés du laboratoire en difficulté, dont celle de sa responsable stratégique Katja Bührer.

SHL Telemedicine (+0,6%) a décroché un contrat en Allemagne auprès des patients de l'assureur-maladie AOK Rheinland-Pfalz/Saarland et atteints d'insuffisance cardiaque chronique.

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