Zurich (awp) - La Bourse suisse modérait ses ardeurs initiales jeudi en fin de matinée, alors que semblait se profiler une victoire de Joe Biden à la présidentielle aux Etats-Unis. S'il devrait pouvoir compter sur une Chambre des représentants à majorité démocrate, il risque fort de devoir composer avec un Sénat sous contrôle républicain.

"Rappelons que si la combinaison Joe Biden président et le Sénat républicain devait se confirmer, cela serait certainement la meilleure option pour les marchés", indique John Plassard de Mirabaud Banque. L'analyste souligne notamment qu'un Sénat républicain pourrait entraver les velléités de réforme fiscale du prétendant démocrate à la Maison Blanche.

Son confrère David Madden de CMC Markets rappelle toutefois que la pugnacité avec laquelle le locataire sortant Donald Trump a d'ores et déjà commencé à contester tout résultat qui lui serait défavorable pèse lourdement sur l'ambiance.

En Suisse, le baromètre du climat de consommation compilé saisonnièrement par le Seco indique un marasme automnal. Sans surprise, les chiffres de l'hôtellerie en septembre demeurent largement inférieurs à ceux de douze mois plus tôt.

"Techniquement parlant, la plupart des indices de référence confirment leur fort rebond à court terme à l'intérieur de leur tendance baissière à moyen terme", explique Pierre Veyret, analyste chez Activtrades.

A 10h50, le Swiss Market Index (SMI) s'appréciait de 0,37% à 10'324,87 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,67% à 1590,66 points et le Swiss Performance Index (SPI) de 0,41% à 12'853,13 points. Sur les 30 valeurs vedettes, six pointaient désormais dans le rouge, quand les 24 autres progressaient encore.

Les valeurs technologiques AMS (+3,9%) et Logitech (+3,3%) prolongeaient leurs échappées, talonnées par le biochimiste Lonza (+2,1%). Le producteur d'accessoires et périphériques informatiques jouissait d'un relèvement de recommandation par Kepler Cheuvreux et le fournisseur de semi-conducteur semblait profiter des bons résultats d'un concurrent.

Credit Suisse (+1,8%) aussi a vu le courtier hexagonal relever sa recommandation à "buy".

Les poids lourds évoluaient en ordre dispersé. Nestlé (-0,1%) et surtout Novartis (-0,7%) étaient passés dans le dur. Le dernier cité revendique pourtant une efficacité de son Cosentyx dans une nouvelle sous-indication. Le bon de jouissance Roche conservait un maigre gain de 0,2%.

Sur le marché élargi, l'opérateur de télécommunications en voie de rachat Sunrise (+0,3%) a accusé une érosion de sa rentabilité au troisième partiel, mais revendique une conquête de nouveaux clients.

Le constructeur de machines Bobst (+1,1%) n'emballait que mollement les investisseurs avec ses nouvelles perspectives à court terme.

La banque Valiant (+0,5%) affiche une rentabilité en progression sur les neuf premiers mois de l'année.

La société pharmaceutique Relief Therapeutics (+16%) assure poursuivre le développement d'un traitement expérimental contre les défaillances pulmonaires liées au Covid-19, au lendemain d'une abrupte chute de son cours.

Le spécialiste du solaire Meyer Burger (+3,8%) a désigné un patron pour sa nouvelle unité éponyme de production de cellules photovoltaïques et modules solaires.

Le spécialiste de la santé reproductive et féminine Obseva (+1,6%) a quelque peu contenu ses pertes sur le 3e trimestre.

L'organisateur de foires et évènements en difficultés MCH (-0,8%) a agendé au 27 novembre l'assemblée générale extraordinaire autour de son augmentation de capital et d'une clause d'opting-up contestée pour la société Lupa Systems de James Murdoch.

Le laboratoire biotechnologique Evolva (-2,6%) a revu à la hausse sa perte d'exploitation attendue sur l'ensemble de l'exercice.

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