Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait en baisse lundi, à l'instar des autres places mondiales et peu rassurée par le mariage forcé entre les deux géants bancaires UBS et Credit Suisse. Dans un contexte de tensions sur le secteur bancaire, les investisseurs attendaient fébrilement les résultats de la réunion mercredi de la Réserve fédérale américaine et jeudi de la Banque nationale suisse.

Dimanche soir, après une semaine de vives inquiétudes, le Conseil fédéral a annoncé le rachat de Credit Suisse, en grandes difficultés, par son rival UBS pour 3 milliards de francs suisses, soit 76 centimes par action. Les actionnaires de Credit Suisse recevront 1 action UBS pour 22,48 titres de la banque aux deux voiles. Pour éviter une faillite qui aurait pu provoquer une crise financière mondiale, la Confédération a accordé d'importantes garanties, en ayant recours au droit d'urgence.

"Les investisseurs auront besoin de plus de temps pour être rassurés sur le secteur bancaire, ce d'autant plus que les banques régionales américaines n'ont pas toutes été sauvées", a souligné John Plassard de Mirabaud Banque dans un commentaire.

Michael Hewson chez CMC Markets a quant à lui évoqué "la pire semaine pour les actions européennes cette année", dans une note. "La volatilité devrait se poursuivre cette semaine". Les déboires du secteur bancaire en Europe et aux Etats-Unis ont ramené l'attention des investisseurs sur la réunion de la Fed mardi et mercredi, d'aucuns espérant que la banque centrale américaine pourrait marquer une pause dans sa hausse des taux, voire même qu'elle les abaisse, a-t-il ajouté.

"Les valeurs financières affichent la pire performance, alors que planent les craintes quant à un risque systémique dans le secteur bancaire après que la reprise de Credit Suisse par UBS n'a pas réussi à rétablir la confiance", a pour sa part indiqué Pierre Veyret d'Activtrades.

A la Bourse suisse vers 10h34, le SMI reculait de 0,79% à 10'531,66 points, après avoir abandonné 0,98% vendredi en clôture. Le SLI cédait 1,0% à 1657,88 points et le SPI baissait de 0,75% à 13'800,73 points.

La majorité des valeurs vedettes évoluait toujours en repli. Credit Suisse (-60,9% à 0,726 franc) s'évaporait, conséquence logique de son rachat par UBS à 76 centimes par action. Vendredi soir, le titre de la banque aux deux voiles valait encore 1,86 franc. "Les prochaines heures de négoce vont démontrer si la crise est contenue", a estimé Ipek Ozkardeskaya. Pour l'analyste de Swissquote, "il n'y a pas de raison, en théorie, pour que la crise chez Credit Suisse enfle encore".

Les autres valeurs financières se repliaient aussi, à l'instar d'UBS (-9,5%) et Partners Group (-0,9%), alors que Julius Bär (+1,4%) se reprenait.

Les assureurs trinquaient également avec Zurich Insurance (-0,8%), Swiss Re (-2,1%) et Swiss Life (-2,6%).

Les poids lourds basculaient du bon côté, Novartis (+0,7%), Roche (+0,04%) et Nestlé (+0,2%) limitant quelque peu le repli des indices. Roche a revendiqué une persistance du profil d'efficacité et d'innocuité de son traitement Evrysdi (risdiplam) chez certains des patients les plus sévèrement affectés par les types 2 et 3 de l'amyotrophie musculaire spinale. Novartis a pour sa part revendiqué une persistance de l'efficacité de sa thérapie génique Zolgensma contre l'amyotrophie musculaire spinale.

Parmi les gagnants de la séance figuraient également Givaudan (+2,6%), Schindler (+1,0%) et Kühne+Nagel (+0,6%).

Sur le marché élargi, valeurs financières et assureurs étaient aussi en baisse, notamment EFG (-2,9%), Leonteq (-0,9%), Helvetia (-3,6%) et Bâloise (-1,9%).

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