Zurich (awp) - La Bourse suisse ne parvenait pas à s'extraire du rouge mercredi à l'approche de la mi-journée, le SMI ayant abandonné tous ses gains dès les premiers échanges. Les investisseurs demeurent inquiets face au ralentissement économique dans un contexte de durcissement des conditions monétaires.

L'ambiance continue d'être extrêmement volatile, exposée aux fluctuations des perspectives d'inflation sur fond de craintes que les banques centrales puissent surréagir en combattant la hausse des prix et que cela n'entraîne des risques pour la croissance économique", observe ainsi Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Du côté des informations macro-économiques, le produit intérieur brut (PIB) du Japon a reculé de 0,1% au premier trimestre comparé aux trois mois précédents, selon une deuxième estimation. La révision se révèle marginale par rapport au premier chiffre dévoilé mi-mai (-0,2%). En Allemagne, la production industrielle est légèrement repartie à la hausse en avril, malgré les difficultés persistantes d'approvisionnement et de coût de l'énergie, causées par la guerre en Ukraine.

En Suisse, la situation sur le marché de l'emploi a continué de s'améliorer. Le taux de chômage a diminué à 2,1% en mai, après 2,3% en avril. Il retrouve ainsi les valeurs de septembre 2019. Est encore notamment attendue ce jour, l'estimation de croissance finale au 1er trimestre pour la zone euro.

Après avoir entamé la séance en hausse de 0,11%, le SMI sombrait dans le rouge dès les premiers échanges, pour noter peu après 10h30 à 11'481,40 points, soit un recul de 0,46%. Le SLI cédait quant à lui 0,58% à 1795,09 points et l'indicateur élargi SPI 0,49% à 14'727,44 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du SLI, dix-neuf perdaient du terrain et dix en gagnaient, alors que SGS faisait du surplace. En bas de classement, Credit Suisse (-5,8%) s'offrait la lanterne rouge, loin derrière UBS (-2,8% tout de même), Kühne + Nagel (-2,7%) et Schindler (-1,6%).

L'établissement aux deux voiles a fait part mercredi de conditions de marché difficiles qui vont sans doute entraîner une perte pour la banque d'affaires et pour le groupe au deuxième trimestre 2022. Le numéro deux bancaire helvétique s'attend aussi à des répercussions sur sa participation de 8,6% détenue dans Allfunds Group. L'année 2022 "restera une année de transition au vu de la seconde moitié de l'année", a prévenu Credit Suisse.

Partners Group (+0,3%) excepté, les valeurs financières étaient à la peine, Julius Bär cédant 1%, Swiss Re 0,8%, Zurich Insurance 0,7% et Swiss Life 0,6%. Le poids lourd Nestlé (-1,1%) pesait également de tout son poids sur la cote, alors que les deux autres plus grosses capitalisations du marché s'en sortaient nettement mieux. Novartis (-0,04%) était proche de l'équilibre et Roche progressait de 0,7%.

Ce dernier a annoncé avoir obtenu l'autorisation de la Commission européenne pour commercialiser le Lunsumio, un traitement destiné aux personnes atteintes d'un lymphome folliculaire récidivant ou réfractaire. La substance représente un nouveau type d'immunothérapie, une option de soins sans chimiothérapie, prête à l'emploi et à durée déterminée.

Mardi soir, l'Agence américaine des médicaments (FDA) avait autorisé le Cellcept du même Roche, pour la transplantation du coeur ou du foie chez les enfants. La substance doit permettre d'éviter le rejet de l'organe greffé chez les patients âgés d'au moins trois mois, a indiqué mardi le régulateur.

En haut de tableau, Temenos (+1,5%) prenait les devants, en compagnie de Logitech (+1%) et Swatch Group (+0,7%). Richemont progressait également de 0,5%.

Du côté du marché élargi, le boulanger industriel Aryzta (-1%) était sanctionné, après avoir formulé des objectifs à moyen terme, à l'horizon 2023-2025. Le groupe zurichois vise en particulier une croissance organique comprise entre 4,5 et 5,5%, pour un chiffre d'affaires annuel d'au moins 2 milliards d'euros à prix constants à la fin de cette période.

Le constructeur de compresseurs à piston Burckhardt Compression (-0,7%) était chahuté, après avoir pourtant largement concrétisé ses ambitions sur son exercice décalé 2021/22, clos fin mars. L'industriel winterthourois table pour l'année en cours sur un retour de la croissance. L'abandon des affaires avec la Russie risque néanmoins de brider l'évolution de la rentabilité opérationnelle.

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