Zurich (awp) - La Bourse suisse avait du plomb dans l'aile jeudi matin dans un contexte de hausse de taux des banques centrales visant à lutter contre l'inflation. L'indice phare SMI a plongé en ouverture à un plus bas de l'année. Nerveux, les investisseurs vont scruter les décisions la Banque nationale suisse (BNS) et de la Banque d'Angleterre (BoE).

Outre-Atlantique, les principaux indices de la Bourse de New York ont fini en baisse dans le sillage d'une nouvelle hausse des taux de la part de la Réserve fédérale américaine (Fed). La banque centrale américaine a délivré un message plus hawkish (faucon) que prévu par le consensus, observe John Plassard, de Mirabaud Banque. Toujours sur le front des politiques monétaires, la Banque du Japon (BoJ) a maintenu jeudi son cap ultra-accommodant, à rebours des autres instituts d'émissions mondiaux, propulsant le yen à un nouveau record face au dollar.

Ce jeudi, tant la BNS que la BoE devraient elles aussi relever leurs taux de 75 points de base, au minimum. L'institut d'émission helvétique devrait ainsi mettre un terme à plus de sept ans de taux négatifs, introduits pour la première fois en décembre 2014. Ce dernier avait abaissé la marge de fluctuation du Libor entre -0,75% et +0,25%, avant de faire passer ce dernier complètement en terrain négatif, soit entre -0,25% et -1,25%, après l'abolition du cours plancher face à l'euro le 15 janvier 2015.

À l'époque cependant, la BNS voulait empêcher une appréciation du franc suisse, mais aussi relancer la consommation. Aujourd'hui, avec une inflation au plus haut de près de 30 ans, le discours a changé, relève John Plassard. La défense d'un franc fort n'est plus la priorité, bien au contraire. Il permet de contenir la progression des prix (importés notamment), malgré l'impact négatif sur les exportations.

A 9h07, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 1,48% à 10,275,71 points, après avoir plongé en ouverture à un plancher annuel de 10'266,70 points. Le Swiss Leader Index (SLI) trébuchait de 1,80% à 1560,29 points et le Swiss Performance Index (SPI) baissait de 1,37% à 13'196,87 points. L'ensemble des valeurs vedettes de la Bourse suisse était dans le rouge.

La toujours volatile AMS-Osram (-4,5%) subissait les pertes les plus marquées, talonnée par Straumann (-4,3%) et Partners Group (-3,8%). Les poids lourds de la cote se situaient à l'autre bout du classement, en relatif soutien. Nestlé (-0,6%) affichait le recul le plus faible, tandis que Roche (-0,9%) et Novartis (1,2%) se faisaient emporter par le courant.

Novartis tient ce jeudi sa journée des investisseurs. Sur le point de se défaire de son unité génériques et biosimilaires Sandoz, le laboratoire rhénan a présenté sa nouvelle feuille de route à moyenne voire longue échéance. D'ici 2027, la croissance annuelle moyenne doit s'établir à 4%. La marge opérationnelle ajustée doit, elle, osciller autour de 40% sur le moyen à long terme.

S'assurant une place dans le trio de tête, Swisscom (-0,7%) limitait plus ou moins les dégâts.

Le géant de l'électrotechnique ABB (-1,9%) a lui fait part d'une prise de participation de 10% dans le néerlandais Samotics.

Le numéro deux bancaire helvétique Credit Suisse (-2,2%) envisagerait de partager sa division de banque d'affaires en trois unités distinctes. Cette opération permettrait la vente des activités rentables dans l'optique d'éviter une augmentation de capital, rapporte le Financial Times (FT). L'autre grande banque UBS (-2,3%) n'en menait pas large.

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