Zurich (awp) - La Bourse suisse creusait ses pertes jeudi à l'approche de la mi-journée, à l'image de toutes les places financières européennes, après la progression de la veille à des nouveaux sommets historiques. Les investisseurs misaient sur la prudence après la publication du compte-rendu de la réunion de la Banque centrale américaine (Fed).

La Bourse de New York a accéléré sa chute mercredi à la clôture après les minutes de la Fed qui montrent que l'idée d'une réduction du soutien monétaire dès cette année gagne du terrain, même si les membres du Comité restent divisés.

"Rappelons cependant que les Minutes font référence à la réunion qui a eu lieu avant la publication de chiffres de l'emploi américain largement au-dessus des attentes et d'un effondrement des ventes au détail", souligne John Plassard, analyste auprès de Mirabaud Banque.

Le spécialiste relève qu'il faudra attendre la réunion des banques centrales à Jackson Hole qui aura lieu du 26 au 28 août prochain pour en savoir davantage sur les intentions des dirigeants de la Fed.

Depuis plus d'un an, les marchés financiers s'appuient sur les largesses des banques centrales et de la reprise économique engagée pour remonter la pente sans vergogne et de façon exponentielle. Tour à tour, ils ont atteint, approché ou multiplié des performances jamais vues.

Quelques données macroéconomiques animeront la séance à savoir les demandes d'indemnisation chômage hebdomadaires aux Etats-Unis.

Les exportations suisses ont marqué le pas en juillet, après avoir oscillé entre hausses et baisses ces derniers mois. L'excédent commercial s'est cependant maintenu au-dessus de la barre des 4 milliards de francs suisses.

A 11h01, le SMI cédait 1,66% à 12'335.1 points, le SLI 2,04% à 1990,66 points et le SPI 1,61 à 15'805,81 points. Toutes les 30 valeurs vedettes avaient la tête dans l'eau.

Les valeurs du luxe Richemont (-5,8%) et Swatch (-5,02%) accusaient les baisses les plus marquées malgré la publication d'exportations horlogères suisses en nette hausse (+29,1% sur un an) pour le mois de juillet. Les titres de luxe tels que les français LVMH et Hermès essuyaient également des replis très importants.

Straumann (-3,6%) figurait parmi le trio des grands perdants.

Le numéro un mondial des arômes et des parfums (-1,5%) va investir 75 millions de francs suisses pour augmenter ses capacités de production au Mexique et ainsi soutenir ses ambitions de croissance en Amérique latine.

Geberit (-3,2%) n'arrivait pas à échapper à l'ambiance morose malgré la publication de résultats convaincants. L'équipementier de salles de bain a engrangé sur les six premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 1,83 milliard de francs suisses, en hausse de près d'un quart. L'industriel saint-gallois confirme ainsi son rétablissement affiché au premier partiel et a déjà surcompensé le passage à vide généré par l'éclatement de la crise sanitaire.

Les poids lourds Nestlé (-0,6%), Roche (-1,1%) et Novartis (-1,5%) n'en menaient pas large non plus.

ABB (-2,1%) a décroché une commande de 120 millions de dollars décrochée auprès de Chevron Australie et Aker Solutions pour leur projet de transport gazier Jansz-Io Compression (JI-C).

Alcon (-0,6%) affichait la perte la moins prononcée, au surlendemain de la publication de résultats supérieurs aux attentes.

Au niveau du marché élargi, quelques entreprises avaient publié leurs résultats.

Siegfried (-2,3%) a affiché une très solide performance sur les six premiers mois de l'année, notamment soutenue par les accords de production de vaccins contre le coronavirus. En dépit de la cyberattaque dont il a été victime, le groupe argovien a confirmé ses ambitieux objectifs pour l'ensemble de l'année.

Ascom (-5,2%) a repassé le seuil de rentabilité au premier semestre, alors que son carnet de commandes s'est rempli et que la croissance a été au rendez-vous. Les perspectives annuelles sont confirmées.

Meyer Burger (+5,8%) était l'une des rares actions à progresser jeudi. Le groupe, qui est en pleine restructuration et est en train de devenir un producteur de modules et cellules solaires, n'est pas parvenu à améliorer sa rentabilité au premier semestre. Mais il signale le plein d'entrées de commandes jusqu'à la fin de l'année.

Le volet clinique avancé d'évaluation public-privé Activ-3 du Zyesami (aviptdadil) de Relief Therapeutics (+5,6%) et Nrx Pharmaceuticals contre le Covid-19 ainsi que du Veklury (remdesivir) du géant californien Gilead - mené sous la houlette des National Institutes of Health (NIH) étasuniens - peut se poursuivre.

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