Zurich (awp) - La Bourse suisse a clôturé dans le rouge vif mardi, son indice phare SMI ayant accentué ses pertes tout au long de la journée. Les investisseurs restaient figés en attendant les décisions de politique monétaire jeudi de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque nationale suisse (BNS).

"Neuf des dix plus grandes banques centrale se réunissent ce mois", relevait en matinée John Plassard, de Mirabaud Banque. Avant la réunion de la BCE, "la plupart des acteurs du marché devraient adopter une attitude plutôt prudente" en Europe, a ajouté Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Du côté de l'institut d'émission de Francfort, une nouvelle baisse de ses taux de 0,25 point est majoritairement attendue par les marchés, même si de nombreux investisseurs appellent à une réduction de 0,50 point compte-tenu de la croissance atone en zone euro. La BCE doit répondre à la question de savoir ce qu'elle veut faire l'an prochain: lutter contre l'inflation ou veiller à la croissance, surtout au vu des incertitudes politiques et des nouvelles élections en Allemagne", a souligné Jochen Stanzl de CMC Markets.

Quant à la décision de la BNS, la prochaine baisse de son taux directeur semble acquise. En revanche, la question de l'ampleur du repli reste ouverte. A long terme, certains experts n'excluent pas un retour à un taux d'intérêt négatif. Les spécialistes pensent à l'unanimité que le nouveau président de la banque centrale helvétique, Martin Schlegel, assouplira encore la politique monétaire lors de sa première décision sur le taux d'intérêt. En septembre, l'institut d'émission avait déjà pris les devants en déclarant que de nouvelles baisses pourraient être nécessaires.

Du côté des rares informations macroéconomiques du jour, la Chine a accusé un ralentissement plus marqué que prévu de l'essor de ses exportations en novembre. Après avoir changé de ton sur sa politique monétaire, Pékin s'attachera cette semaine à fixer ses priorités économiques pour 2025, lors d'une conférence cruciale scrutée par les marchés qui pourrait esquisser des mesures de relance renforcées.

Enfin en Allemagne, l'inflation a poursuivi sa hausse en novembre, tirée par les prix des services, selon des données définitives. L'indice des prix à la consommation a augmenté de 2,2% sur un an dans la première économie européenne.

Outre-Atlantique, Wall Street a ouvert en ordre dispersé avec un indice Dow Jones en baisse de 0,2%, alors que ceux du S&P 500 et du Nasdaq gagnaient respectivement 0,1% et 0,3%.

A la Bourse suisse, le SMI a clôturé en perdant 1,0% à 11'642,39 points, ateignant ainsi un plus bas du jour après avoir creusé ses pertes suite à une ouverture dans le rouge à hauteur de 0,22%. Le SLI abandonnait 0,8% à 1928,69 points et l'indicateur élargi SPI tout autant à 15'536,12 points.

Sur les trente valorisations du Swiss Leader Index, vingt-cinq s'affichaient en rouge et seulement cinq en vert. Du côté des trois poids lourds de la cote, le bon Roche a dégringlolé de 1,3%, tout comme les nominatives Nestlé et Novartis de respectivement 1,5% et 0,7%.

Le numéro un mondial des arômes et parfums Givaudan prenait la première place (+1,7%), devant le sous-traitant pharmaceutique Lonza (+0,8%) et le spécialiste genevois de la certification et de l'inspection SGS (+0,7%).

En bas de tableau, UBS (-2,1%) a terminé avec la lanterne rouge. Le gestionnaire d'actifs américain AllianceBernstein se prépare à poursuivre la Suisse en justice concernant la décision de réduire à néant les obligations dites AT1 de Credit Suisse lors de son sauvetage dans l'urgence l'an passé via la reprise du numéro deux bancaire helvétique par son rival UBS, croit savoir le Financial Times.

La première banque suisse était précédée par Sika (-2,0%) et Partners Groups (-1,5%).

Sur le marché élargi, Santhera s'appréciait de 8,8% dans le sillage d'une recommandation britannique pour son traitement Agamree contre la myopathie de Duchenne.

Le sidérurgiste lucernois Swiss Steel a décollé de 119,56% après avoir pris acte de l'engagement du Conseil national en faveur des entreprises de production d'acier et d'aluminium en difficulté économique. Le Conseeil des Etats doit encore se prononcer sur le coup de pouce.

Enfin, la Banque cantonale de Genève (+0,2%) profitait d'une confirmation de sa note "AA/A-1+" avec une perspective toujours "stable" par l'agence de notation S&P Global Ratings.

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