Zurich (awp) - Après un départ plutôt hésitant freiné par ses poids lourds Roche et Nestlé, la Bourse suisse étoffait quelque peu ses gains vendredi à l'approche de la mi-journée. Continuant de s'interroger sur les intentions de la Réserve fédérale américaine (Fed), les investisseurs demeurent prudents, en attendant la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis.

Lors de sa dernière réunion, la banque centrale américaine a clairement indiqué que le chemin serait encore long avant un éventuel assouplissement du resserrement monétaire en cours, observe John Plassard, de Mirabaud Banque. Alors que les chiffres de l'emploi américain seront dévoilés dans l'après-midi, ce pan de l'économie, encore trop vigoureux, pose actuellement un problème à la Fed, même si l'expert reconnaît que le mot est un peu fort.

"C'est paradoxal, mais sans une hausse du taux de chômage, l'institution monétaire américaine estime que sa normalisation monétaire n'a toujours pas les effets escomptés sur l'économie", rappelle John Plassard.

Sur le front des informations macroéconomiques de la matinée, les commandes passées à l'industrie allemande ont poursuivi leur chute en septembre, plombées par la guerre en Ukraine et la crise énergétique. L'indicateur, qui donne un avant-goût de la production industrielle, a fléchi de 4,0% sur un mois. La production industrielle en France a elle baissé de 0,8% en septembre, après avoir rebondi de 2,7% en août. Toujours outre-Jura, l'activité du secteur privé a connu une très légère progression au mois d'octobre,

En Suisse, l'hôtellerie a enregistré une nouvelle progression du nombre de nuitées en septembre, portée par une augmentation de près de moitié des touristes étrangers. Sur neuf mois, la fréquentation a crû de plus de 30%. L'enquête conjoncturelle du KOF a elle laissé entrevoir un ralentissement de l'économie, l'industrie manufacturière commençant à faiblir.

Après avoir entamé la séance en hausse de 0,16%, le SMI a brièvement viré dans le rouge dans les premiers échanges, avant de se reprendre pour culminer peu avant 11h00 à 10'756,51 points, soit une progression de 0,41%, pas très loin du plus haut de la matinée atteint à 10'762,44 points. Le SLI s'appréciait plus franchement soit de 0,84% à 1617,63 points, alors que l'indicateur élargi SPI prenait 0,50% à 13'715,57 points.

Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), seules quatre évoluaient en zone rouge, les 26 autres s'appréciant. En haut de tableau, la volatile Ams Osram s'envolait de 5,3%, juste devant le duo des géants de l'horlogerie et du luxe Swatch Group (+4,9%) et Richemont (+4,7%), lesquelles profitaient de nouvelles rumeurs quant à un assouplissement de la politique dite du zéro Covid mise en oeuvre par les autorités chinoises pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

Straumann (+3,6%) se hissait au 4e rang, devançant VAT Group (+3,2%), Schindler (+3%), Sika (+2,6%), et Kühne+Nagel (+2,5%). Plus loin, Holcim (+1,2%) a vu JPMorgan relever son objectif de cours.

En fin de classement, Credit Suisse (-0,8%) avait un accès de faiblesse, après avoir enregistrés plusieurs séances favorables, et héritait de la lanterne rouge. Les poids lourds Roche (-0,8%) et Nestlé (-0,3%) pesaient nettement sur les indices. La troisième plus importante capitalisation du marché helvétique, Novartis était elle en zone positive (+0,80%).

L'assureur Zurich insurance (-0,1%) faisait également partie de la liste des perdants de la matinée.

Sur le marché élargi, Santhera (+1,2%) a fait part de son intention de convoquer une assemblée générale extraordinaire le 29 novembre afin de demander à ses actionnaires un apport en capital supplémentaire pour financer le développement et les préparatifs de commercialisation de son traitement vamorolone.

Meyer Burger plongeait (-7,2%) après avoir pourtant indiqué que la société d'investissement Sentis Capital a exercé l'intégralité de ses droits de souscription dans le cadre de l'augmentation de capital de 250'000 francs suisses annoncée début octobre.

Kinarus (-2,2%), qui éprouve des difficultés dans la franchise Covid-19, manoeuvre pour réorienter les recherches sur son principal traitement expérimental vers les indications contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) ainsi que la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI).

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