Zurich (awp) - La Bourse suisse a ouvert dans le rouge mercredi matin, poursuivant la tendance négative de la clôture la veille. Les investisseurs tournaient leurs regards vers les chiffres de l'inflation américaine d'octobre, tout comme le taux de chômage en France.

Ceux-ci attendent également "un peu plus de détails concernant la future administration Trump", relève John Plassard de Mirabaud Banque dans son commentaire boursier du jour. Le futur président américain a déjà procédé a quelques nominations comme celle d'Elon Musk à la tête d'un ministère nouvellement créé de l'"efficacité gouvernementale", conjointement avec l'homme d'affaires républicain Vivek Ramaswamy.

Les indices européens devraient ouvrir en baisse ce matin dans l'attente des nouvelles nominations au sein du gouvernement Trump et des chiffres de l'inflation américaine, selon l'analyste.

Concernant l'inflation, "nous devrons attendre quelques mois avant de commencer à voir l'impact de Trump sur les chiffres. Mais plus les chiffres seront élevés, plus les prévisions de réduction des taux directeurs de la Fed pour décembre seront faibles", prévoit pour sa part l'experte de Swissquote, Ipek Ozkardeskaya.

Pour le chef économiste de la banque Raiffeisen, Fredy Hasenmaile, l'élection de Donald Trump "ne promet en aucun cas une baisse de l'inflation". "Tous ses projets, de l'augmentation des droits de douane aux baisses d'impôts, des expulsions de migrants aux pression sur la banque centrale, ont finalement pour effet d'augmenter celle-ci", affirme-t-il dans une note.

John Plassard note par ailleurs que le bitcoin a dépassé hier les 90'000 dollars pour la première fois de l'histoire "à un jet de pierre du fameux seuil psychologique des 100'000 dollars". Il souligne que cette monnaie, considérée par certains analystes comme étant sans valeur, a connu une hausse exponentielle depuis l'élection de Donald Trump. "Bien que le bitcoin soit désormais solidement implanté dans le paysage financier mondial, son évolution reste marquée par de fortes fluctuations, ce qui en fait un actif aussi prometteur que risqué", ajoute-t-il.

Sur les marchés, l'inquiétude se fait en outre sentir face à la Chine qui fait face "à une tendance croissante à la fuite des capitaux et aux inquiétudes des investisseurs malgré les efforts de relance du gouvernement", fait encore remarquer l'analyste.

A 09h04 à la Bourse suisse, l'indice vedette SMI perdait 0,13% à 11'696,74 points, après avoir clôturé mardi en repli de 1,6%. Le SLI lâchait 0,27% à 1922,10 points et le SPI 0,21% à 15'568,51 points.

Parmi les valeurs vedettes, vingt-trois se trouvaient en zone négative et sept étaient parées de vert.

En queue de peloton figurait le spécialiste des produits de soins oculaires Alcon (-2,2%) qui a annoncé mardi soir des résultats trimestriels quelque peu inférieurs aux attentes et a modéré ses ambitions annuelles. Il était suivi d'Adecco et du groupe VAT (-1,5% chacun). Sur les premières marches du podium on retrouvait Swiss Life (+1,3%), le bon Roche (+0,9%) et Richemont (+0,3%).

Les autres poids lourds Nestlé (-0,4%) et Novartis (-0,1%) cédaient également du terrain.

Le groupe Givaudan cédait 0,9% après l'annonce d'une explosion mardi dans son usine de production de colorants alimentaires Givaudan Sense Color, située à Louisville aux Etats-Unis, qui a fait deux morts et plusieurs blessés.

Swisscom s'enrobait pour sa part de 0,3% suite à la validation du gendarme des télécoms italien pour la reprise de Vodafone Italie.

Sur le marché élargi, le rouge était également de mise. Le producteur bernois de dispositifs médicaux Ypsomed lâchait 1,9%, après avoir annoncé la vente de son unité Diabetes Care, déficitaire. Les revenus semestriels du groupe ont bondi de 26,9% à 324,0 millions mais son bénéfice net contracté d'un dixième à 32,6 millions.

SoftwareOne (+12,2%) affichait une belle progression, en tête de liste. Après avoir fait part d'un troisième trimestre décevant il y a deux semaine, le fournisseur nidwaldien de solutions logiciels a informé mercredi qu'il entendait réduire ses coûts pour pouvoir économiser plus de 50 millions de francs suisses sur une base annuelle d'ici la fin du deuxième trimestre 2025.

lf/vj/ib