Zurich (awp) - La Bourse suisse s'enfonçait dans le rouge mardi à l'approche de la mi-journée, poursuivant son chemin de croix à l'instar de ses homologues européennes, dans l'attente d'une série d'indicateurs en provenance des Etats-Unis, avec en point d'orgue l'inflation jeudi, alors que les derniers événements de la guerre en Ukraine laissent craindre de nouveaux dérapages.

Donnée déterminante cette semaine pour l'orientation des marchés, l'indice des prix à la consommation (CPI) sera publié jeudi. L'inflation devrait être encore supérieure à 8% en glissement annuel pour le septième mois consécutif.

Depuis mars, la Réserve fédérale américaine relève vigoureusement ses taux directeurs pour renchérir les conditions financières afin de comprimer la demande et freiner l'inflation.

Vendredi marquera l'ouverture de la saison des résultats trimestriels, avec quatre des plus grands banques mondiales: JPMorgan, Citigroup, Wells Fargo et Morgan Stanley.

"L'humeur sur le marché est morose cette semaine avec l'escalade des tensions en Ukraine, l'augmentation des cas de Covid en Chine, les tensions grandissantes entre les Etats-Unis et la Chine, le mouvement de ventes sur les emprunts américains et d'autres Etats, l'implacable appréciation du dollar", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste senior chez Swissquote.

La Banque d'Angleterre (BoE) va élargir ses rachats de dette britannique aux "bons indexés", en raison des "dysfonctionnements" persistant sur les marchés plongés dans la tourmente par la présentation d'un vaste paquet de mesures budgétaires du gouvernement de Liz Truss.

A 11h10, le Swiss Market Index (SMI) lâchait 1,07% à 10'153,10 points, proche de son plus bas du jour, le Swiss Leader Index (SLI) 1,33% à 1520,69 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) 1,30% à 12'983,26 points. A l'exception de Credit Suisse (+1,6%), tous les "blue chips" pointaient vers le sud.

La banque aux deux voiles a vu son objectif de cours réduit coup sur coup par Jefferies et Goldman Sachs, qui confirment leurs recommandations respectives "sell" et "hold". UBS (-0,7%) et Julius Bär (-1,8%) cédaient du terrain.

Givaudan plongeait de 7,9% après avoir fait état de recettes en hausse sur neuf mois dans toutes ses activités et dans toutes les régions, mais sa performance est restée dans l'ensemble inférieure aux projections.

Les deux paquebots Novartis et Roche (-0,5% chacun) prenaient certes l'eau, mais faisaient valoir leurs qualités défensives. Le dernier nommé a lancé un anticorps monoclonal de lapin pour identifier l'expression de la protéine Prame dans des biopsies prélevées sur des patients potentiellement atteints de cancer de la peau.

En repli de 1,3%, le troisième poids lourd Nestlé pesait au contraire sur le marché.

Sonova (-1,4%) n'a reconduit à l'occasion de sa journée des investisseurs sa feuille de route modérée en août dernier que pour la première moitié de son exercice décalé 2022/23, laissant entendre que le second semestre s'annonçait compliqué.

Sika (-1,7%) a vu son objectif de cours raboté par JPMorgan, qui préconise la vente du titre (underweight).

AMS Osram (-2,4%) et Temenos (-3,0%) faisaient visiblement les frais d'une dégradation de recommandation par Julius Bär à "hold", après "buy", assortie d'un sabrage en règle de leurs objectif de cours respectifs.

Kühne+Nagel (-3,5%) a aussi vu son objectif de cours réduit par UBS, qui a confirmé sa recommandation d'achat du titre, estimant que le logisticien de Schindellegi peut compter à brève échéance sur une robuste rentabilité et des améliorations opérationnelles pour affronter les turbulences qui secouent la branche.

Sur le marché élargi, MCH (+2,3%) levé 76,9 millions de francs suisses dans le cadre d'une offre de droits de souscription, après avoir placé quelque 16,2 millions de nouvelles nominatives.

Implenia (+2,0%) s'est associée au spécialiste de l'éolien norvégien Windworks Jelsa (WWJ) en vue d'établir une base pour la production de fondations en béton et l'assemblage de parcs éoliens flottants en Europe.

buc/lk/jh/vj