Zurich (awp) - La Bourse suisse a retrouvé un second souffle vendredi après-midi, dans la foulée d'indications attendues sur le marché du travail aux Etats-Unis. Le SMI a dans un premier temps tergiversé, avant de prendre résolument l'ascenseur. La marque des 9159,23 points atteinte la veille a été allégrement effacée, pour établir un nouveau plus haut de l'année en séance à 9187,04 points. L'indice phare de la place zurichoise a néanmoins quelque peu ralenti sur la fin de la séance.

Très observées, les statistiques officielles sur l'emploi aux Etats-Unis en juillet se sont avérées meilleures que prévu, avec près de 210'000 créations de postes hors agriculture.

"Les marchés européens ont été propulsés vers l'avant par le robuste rapport sur l'emploi aux Etats-Unis", relève CMC Market dans une note. Aberdeen Asset Management estime que ces données maintiennent en vie l'espoir de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) procéder dès décembre à un nouveau relèvement de taux. Les salaires n'ont augmenté que de manière marginale, nuance pour sa part VP Bank.

Après ses chiffres semestriels, Swiss Re a essuyé les foudre des investisseurs. Outre le réassureur, quelques entreprises listées sur le marché élargi ont aussi livré des indications sur leurs performances à mi-parcours.

Le SMI s'est adjugé 0,44% à 9176,99 points, le SLI 0,38% à 1467,25 points et le SPI 0,44% à 10'448,96 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 22 ont terminé dans le vert, sept dans le rouge et ABB pratiquement inchangé.

Swiss Re (-3,1%) a porté la lanterne rouge jusqu'au terme de la séance, après avoir affiché un bénéfice semestriel en recul et inférieur aux attentes des analystes. Cette baisse a été justifiée par la charge liée au cyclone Debbie en Australie, qui a pesé pour 360 mio USD sur les comptes du réassureur. Les primes encaissées sont restées stables, alors que les analystes attendaient un repli.

Lonza (-0,8%), Zurich Insurance et Julius Bär (-0,5% chacun) complètent le quatuor des plus gros perdants. Le biochimiste rhénan a émis des emprunts de 700 mio EUR et 200 mio USD pour financer le rachat de Capsugel. Le groupe a aussi annoncé une petite acquisition au Tessin.

Kühne+Nagel (+0,5%) n'a pas été trop pénalisé par la dégradation de sa recommandation à "underperform" par Jefferies, qui note que l'action est la plus chère de la branche. La veille, Barclays avait avancé les mêmes raisons pour abaisser son appréciation à "underweight". Début août, le titre avait atteint un niveau record dans le sillage de bons chiffres semestriels. Depuis le début de l'année, le gain est de près de 30%.

Credit Suisse (+2,1%) a signé la meilleure performance du jour. UBS (+0,7%) a passé l'épaule, après être longtemps resté coincé sous la ligne de flottaison. Quant à Julius Bär (-0,5%), Berenberg a relevé l'objectif de cours et confirmé "hold". Les résultats semestriels ont dépassé les attentes du marché et l'objectif de la banque elle-même, a commenté l'analyste.

Dans le camp des poids lourds, Novartis (+0,3%) a vu son objectif de cours relevé par Natixis, qui a confirmé "hold". Après les chiffres trimestriels, l'établissement estime notamment que la division Alcon est sans conteste sur la voie du rétablissement, mais lentement. Roche a pris 0,5% et Nestlé 0,8%.

La Banque royale du Canada a relevé l'objectif de cours du bon de participation Schindler (+1,9%) et a confirmé "outperform" avant les chiffres intermédiaires. L'analyste préfère le bon à l'action Geberit (+1,4%) pour laquelle il a aussi relevé l'objectif de cours avec recommandation stable à "sector perform". Il attend de voir si le spécialiste des techniques sanitaires aura pu compenser la hausse des prix des matières premières par des augmentations de prix.

La volatile Aryzta (+1,9%) a fini à un boyau de Credit Suisse.

Sur le marché élargi, Interroll (+4,2%), Mobimo (-1,1%), Coltene (-0,5%) et la Banque cantonale bernoise (+0,1%) ont publié des chiffres semestriels, avec des fortunes diverses.

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