Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé comme attendu la séance de jeudi en terrain négatif, dans la foulée de la chute des indices américains mercredi. La saison des résultats battait son plein, avec notamment la copie des poids lourds Nestlé et Roche à mi-parcours. Plusieurs données macroéconomiques devraient intéresser les investisseurs, des deux côtés de l'Atlantique.
Alors que Tesla et d'Alphabet ont chuté en Bourse, "le fait que les attentes en termes de baisse des taux de la part de la Réserve fédérale américaine augmentent n'est pas positif pour les grandes valeurs technologiques", a souligné Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank. "Ces mastodontes sont vus comme des refuges quand les taux sont élevés. Leur progression pourrait s'essouffler en raison d'une rotation sectorielle. En effet, un 'selloff' de la tech combiné à des taux bas devrait stimuler l'appétit pour les petites capitalisation, tels que les biens de consommation, la santé et les équipements", selon l'experte.
En France, le climat des affaires s'est fortement dégradé en juillet, dans l'industrie comme les services.
En Allemagne sera dévoilé le baromètre IFO du moral des entrepreneurs. La Banque centrale européenne publie aussi ce matin l'évolution des crédits au secteur privé et de la masse monétaire M3 en zone euro. Outre-Atlantique seront connues cet après-midi les commandes de biens durables pour juin et surtout la première estimation de l'évolution du produit intérieur brut (PIB) américain au deuxième trimestre.
Vers 9h10, le SMI perdait 0,75% à 12'111,22 points, le SLI 0,76% à 1957,52 points et le SPI 0,38% à 16'077,49 points. Sur les trente principales valeurs, seules sept surnageaient quand 23 reculaient.
Lonza s'envolait de 7,8%, après avoir annoncé un redressement des ventes pour la deuxième partie de l'année. La performance s'est affichée, comme attendu, en repli de janvier à juin.
Le bon Roche prenait 3,4%, suivi par la nominative du labo bâlois (+3,3%), après avoir vu sa rentabilité progresser en milieu d'année et précisé ses ambitions. Novartis grappillait 0,3%.
Swisscom et SGS faisaient encore partie des gagnants (+0,1% chacun).
A l'inverse, Nestlé s'enfonçait de 4,3%, avec des ventes en baisse. Le portefeuille des consommateurs résiste de plus en plus aux hausses des prix imposées de la multinationale. Les analystes saluaient toutefois une solide croissance réelle interne.
Les valeurs du luxe peinaient, Swatch Group se délestant de 0,9% et Richemont de 2,3%. Mercredi, le concurrent français Kering a fait part d'un bénéfice divisé par deux, dans un marché du luxe ralenti.
Julius Bär écopait de la lanterne rouge (-9,9%). Le gestionnaire de fortune, qui vient tout juste de se trouver un nouveau patron, a livré une copie qui se révèle mitigée par rapport aux prévisions. L'établissement compte couper davantage dans ses coûts.
Sur le marché élargi, Galderma (-2,2%) a amélioré ses ventes et son bénéfice de janvier à juin. Bucher (-5,6%) a vu toutes ses divisions, sauf une, enregistrer de plus faibles ventes. Le carnet de commandes s'est réduit d'un tiers.
A l'autre bout, Bachem avançait de 1,0%, après une croissance à tous les niveaux sur six mois. Idorsia gagnait 1,5%. Le labo en difficulté a réduit ses charges et amélioré sa trésorerie.
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