Zurich (awp) - La Bourse suisse a regagné du terrain mardi. Après une ouverture encore juste négative, le SMI est tout de suite repassé au vert et a oscillé autour de la barre des 12'100 points en matinée. Il a ensuite regagné de l'élan jusqu'à repasser de peu la barre des 12'200 points à son plus haut du jour, près duquel il a terminé.

A New York, Wall Street montait nettement en matinée, après les signaux positifs dans la crise ukrainienne et malgré la hausse des prix de gros américains de 1% sur un ans en janvier.

"Les investisseurs, qui suivent cela de très près, ont quitté un peu leurs positions défensives après les informations de ce matin" (sur la crise ukrainienne, ndlr), a indiqué Art Hogan, stratège en chef pour National Securities.

"L'impulsion à la hausse découle de rapports selon lesquels la Russie a commencé à retirer des troupes de la frontière ukrainienne", a relevé Patrick O'Hare de Briefing.com, cité par l'AFP.

"Il y a des doutes quant à savoir s'il s'agit d'un recul majeur, mais pour l'instant, le marché y voit un pas dans la bonne direction vers la désescalade", a ajouté cet expert.

A propos des prix de gros, "ces chiffres renforcent l'idée que le Comité monétaire de la Fed va commencer ses hausses de taux le mois prochain avec un relèvement d'au moins 0,25%", a commenté Mahir Rasheed, économiste pour Oxford Economics.

Le SMI a terminé en hausse de 1,29% à 12'181,86 points, avec un plus haut à 12'210,60 et un plus bas à 12'016,07 en ouverture. Le SLI a gagné 1,35% à 1949,74 points et le SPI 1,30% à 15'403,23 points. Sur les 30 valeurs vedettes, Temenos (-7,9%), AMS Osram (-1,3%) et Swisscom (-0,1%) sont les seuls perdants du jour.

L'action du spécialiste genevois des logiciels bancaires a fortement fléchi au lendemain de résultats étonnamment faibles au 4e trimestre. Le résultat opérationnel (Ebit) et le bénéfice net se sont inscrits dans le bas de la fourchette des prévisions des analystes, alors que le chiffre d'affaires, bien qu'en légère hausse, est resté en deçà des projections les plus conservatrices. Dans la foulée Bryan Garnier a abaissé l'objectif de cours, tout en confirmant "buy".

En tête du tableau, Straumann (+4,9%) précède Adecco (+3,8%) et ABB (+2,9%) sur le podium.

L'équipementier de l'industrie chirurgico-dentaire s'est remis de la crise sanitaire l'ayant affecté en 2020. Il a gonflé ses recettes, profitant d'un effet de base, et multiplié par quatre son bénéfice. L'assemblée générale du 5 avril se verra proposer un dividende de 6,75 francs suisses par action, relevé d'un franc et sur un split des actions dans un rapport de 1:10, le groupe souhaitant rendre ses titres plus accessibles.

Adecco a profité, selon des courtiers, des résultats publiés par son concurrent néerlandais Randstad qui affiché une amélioration insoupçonnée tant de ses recettes que de sa rentabilité brute, évolution que certains protagonistes espèrent déjà voir le fournisseur zurichois de main d'oeuvre rééditer d'ici une petite dizaine de jours.

Le géant zurichois de l'électrotechnique a fait part du changement de nom de la division Turbocharging pour celui d'Accelleron, réaffirmant sa volonté de céder cette unité, voire de l'externaliser.

Dans le camp des poids lourds, Roche (+1,6%) a surperformé l'indice, alors que Nestlé (+0,4%) et Novartis (+1,1%) sont restés un peu en retrait. Nestlé dévoile ses résultats annuels jeudi.

Alcon (+2,1%) devait publier ses résultats au 4e trimestre et annuels après la clôture de Wall Street ce soir.

Aux bancaires, Credit Suisse (+1,3%) et Julius Bär (+1,5%) ont fait mieux qu'UBS (+0,6%).

Selon les ONG Urgewald, Reclaim Finance, 350.org Japan et 25 autres partenaires, les banques suisses, dont les deux grandes, ont prêté ou aidé à lever 19,8 milliards de dollars pour des entreprises actives dans la filière du charbon. Au niveau mondial, les instituts financiers ont apporté 1500 milliards de dollars aux entreprises actives dans le domaine.

Sur le marché élargi, Cosmo (+7,4%) envisage d'adopter une véritable politique de rémunération de ses actionnaires, après avoir enregistré l'an dernier deux succès commerciaux. La maison-mère a en effet lancé son dispositif de coloscopie "intelligent" GI Genius, quand la filiale dermatologique Cassiopea (+1,8%) a commencé à commercialiser aux Etats-Unis sa crème de clascotérone Winlevi pour le traitement topique de l'acné.

Basilea (+4,0%) veut se séparer de son portefeuille en oncologie, actuellement en voie de développement, pour se recentrer sur les antifongiques et antibactériens et devenir durablement rentable dès l'exercice 2023.

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