Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la séance de jeudi du mauvais pied, sur la retenue face à l'avancée de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et le reste du monde. En Suisse, de nombreux résultats d'entreprise de second ordre seront encore regardés à la loupe. Les prix à la production aux États-Unis seront dévoilés cet après-midi, au lendemain d'une inflation plus basse qu'escompté outre-Atlantique et qualifiée de bonne surprise par les analystes.
"Le PPI devrait aussi avoir profité de la dernière baisse des prix de l'énergie", a souligné Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote. "Mais des chiffres adoucis seront accueillis avec un enthousiasme limité, sachant que les conséquences des taxes douanières sont inconnues: nul ne sait combien de temps elles vont durer et jusqu'où iront les représailles. Trump a déjà annoncé qu'il riposterait à l'Union européenne qui a osé annoncer des taxes sur les métaux", a ajouté l'experte dans un commentaire.
L'Union européenne, la Chine et le Canada ont effectivement annoncé mercredi des représailles pour répondre aux droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium imposés à minuit par le président américain Donald Trump.
En Suisse, l'indice des prix à la production et à l'importation a progressé de 0,3% sur un mois à 106,7 points en février. Il s'est tassé de 0,1% sur un an.
Vers 09h10 à Zurich, le SMI égarait 0,09% à 12'853,02 points, après avoir bouclé sur une envolée de 1,39% à 12'868,43 points mercredi. Le SLI perdait 0,19% à 2077,51 points et le SPI 5 à 17'010,66 points. Sur les trente principales valeurs, neuf évoluaient dans le vert et 21 dans le rouge.
Le podium provisoire était composé de Julius Bär (+1,1%), de Swiss Life et Swiss Re (+0,9% chacun). Le directeur général du réassureur, Andreas Berger, a touché plus de 5,16 millions de francs suisses en 2024 pour ses six premiers mois à ce poste.
Le fabricant d'équipements de salles de bain Geberit (+0,5%) a vu Berenberg relever son objectif de cours à 649 francs suisses, contre 604 francs suisses et confirmé à l'achat, estimant que le groupe parvient à voguer entre l'inflation des coûts salariaux et une capacité de production plus élevée.
Novartis prenait 0,6%, quand le bon Roche grappillait 0,1%. La nominative Nestlé égarait 0,1%.
Sur le marché élargi, Interroll gagnait 4,4%, après avoir maintenu son dividende en dépit d'un bénéfice net moindre. Des signes font dire à la direction que le creux de la vague du ralentissement de la demande est atteint.
Accelleron s'enrobait de 3,2%. Le groupe argovien a vu son bénéfice accélérer de plus de 60%, de quoi gâter ses actionnaires.
Inficon reculait de 2,9%. Le fabricant d'instruments de mesure est aussi parvenu à accroître sa rentabilité et à choyer ses détenteurs d'actions.
Rieter perdait 4,9%. Après un exercice 2024 difficile, marqué par un résultat opérationnel (Ebit) sabré de plus de 70%, le fabricant de machines textile table sur des perspectives un peu meilleures seulement en deuxième partie d'année.
DocMorris chutait de 21,4%. Le pharmacien en ligne a réussi à juguler sa perte nette annuelle, mais s'est montré peu disert en matière d'objectifs.
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