Zurich (awp) - La Bourse suisse n'était pas épargnée lundi en milieu de matinée par l'inquiétude qui a gagné les marchés financiers face à l'épidémie du coronavirus chinois. Les autres places européennes pointaient aussi dans le rouge, tandis que le Nikkei a dévissé de plus de 2% à la clôture.

Les actions des compagnies aériennes, agences de voyages et fabricants de cosmétiques, des secteurs particulièrement prisés des Chinois, ont sévèrement chuté. Pékin a décidé de suspendre les voyages organisés en Chine et à l'étranger, ce qui pourrait pénaliser certaines destinations touristiques appréciées par ces groupes. Plusieurs entreprises suisses actives dans ce secteur buvaient la tasse lundi.

"Les investisseurs s'inquiètent de plus en plus de l'impact économique possible d'une telle crise, un sentiment qui a fait grimper les valeurs refuges comme l'or et le yen lundi", note ActivTrades. Au niveau des données macroéconomiques, le moral des entrepreneurs allemands a légèrement baissé en janvier, malgré un net regain de confiance dans l'industrie, selon le baromètre IFO.

A 10h55, le Swiss Market Index (SMI) plongeait de 1,44% à 10'693,31 points, le Swiss Leader Index (SLI) reculait de 1,55% à 1645,95 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 1,50% à 12'952,49 points. Parmi les 30 "blue chips", seul Givaudan (+1,5%) échappait à la curée, bénéficiant d'un relèvement d'objectif de cours par Vontobel.

Nestlé (-1%) va racheter au laboratoire américain Allergan, pour un montant non divulgué, le médicament Zenpep contre les maladies gastro-intestinales pour se renforcer dans la nutrition médicale.

Roche (-1,5%) a déposé devant l'Agence des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) américaine une demande d'homologation pour une combinaison de ses nouveau et ancien anticancéreux Tecentriq (atézolizumab) et Avastin (bevacizumab) contre une forme de cancer du foie.

Son homologue Novartis faisait un peu mieux (-1,4%).

Parmi les bancaires, la chute était rude: Julius Bär dévissait de 2,9% quand UBS et Credit Suisse reculaient de 2%. Dans l'affaire de la filature chez Credit Suisse, l'Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) examinerait désormais également le rôle joué par les instances dirigeantes.

Les valeurs du luxe étaient parmi celles qui souffraient le plus, Richemont plongeait de 2,9% et Swatch de 3,5%.

Le marché élargi n'était pas non plus épargné, en particulier les titres des entreprises liées au tourisme.

Les remontées mécaniques Jungfraubahn accentuait ses pertes (-5,2%), Flughafen Zürich perdait 2,2% et le détaillant aéroportuaire bâlois Dufry se rétractait de 4,7%.

Suite à un article, Lm Group (+1,3%) a confirmé être dans un "processus constant d'évaluation d'un large éventail de possibilités stratégiques", y compris des acquisitions et/ou des désinvestissements d'actifs.

L'organisateur bâlois de foires et salons MCH (-0,8%) étudie différentes stratégies pour se relancer, qu'il soumettra à ses actionnaires mercredi lors d'une assemblée générale extraordinaire. Parmi l'une des pistes évaluées figure l'arrivée de nouveaux investisseurs.

Santhera Pharmaceuticals (-3%) a réalisé l'année dernière un chiffre d'affaires de 27,9 millions de francs suisses, en recul de 12% sur un an mais supérieur à celui escompté initialement par le laboratoire bâlois.

Landis+Gyr, qui organise sa journée investisseurs, poursuivait sa chute (-11,8%). Le groupe a confirmé ses objectifs pour l'exercice 2019/2020, toutefois, les résultats devraient tous s'inscrire dans le bas de la fourchette de ses ambitions.

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