Zurich (awp) - Toujours en rebond, la Bourse suisse perdait cependant quelque peu de son élan jeudi à l'approche de la mi-journée. Les investisseurs saluaient l'action entreprise par la banque centrale américaine afin de juguler l'inflation outre-Atlantique, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell se montrant rassurant en écartant des hausses de taux plus importantes à l'avenir.

La perspective de nouvelles augmentations plus importantes lors des prochaines réunions évacuée, les investisseurs ont affiché une vive poussée de fièvre acheteuse, dopant Wall Street en clôture, ainsi que la marchés européens jeudi.

Toutefois, l'optimisme pourrait bientôt être tempéré car la plupart des investisseurs gardent à l'esprit la poursuite de la guerre en Ukraine ainsi que les perturbations de la chaîne d'approvisionnement causées par les restrictions zéro Covid en Chine, qui rendront les perspectives économiques compliquées et incertaines à long terme, surtout à un moment où les banques centrales retirent les liquidités, nuance Pierre Veyret d'Activtrades.

Les marchés attendent désormais la décision sur les taux et la réduction du bilan de la Banque d'Angleterre, juste avant la publication des données sur les demandes d'allocations chômage aux États-Unis.

Sur le front des informations macroéconomiques du jour, l'activité dans les services s'est effondrée le mois dernier en Chine sous l'effet du serrement de vis anti-Covid.

Les commandes passées à l'industrie allemande ont chuté de 4,7% en mars sur un mois, selon l'office fédéral des statistiques Destatis qui souligne la réticence à investir dans le contexte de la guerre en Ukraine.

En Suisse, les prix à la consommation ont poursuivi leur hausse, l'inflation atteignant 2,5% sur un an en avril. L'envolée des tarifs des hydrocarbures a encore une fois largement contribué au renchérissement pendant le mois sous revue.

Après une entame de séance en hausse de 1,08% au-dessus du seuil des 12'000 points, le SMI ralentissait quelque peu la cadence, ne progressant plus que de 0,77% vers 10h45, repassant dans la foulée en-dessous de cette barre psychologique, à 11'967,54 points. Le SLI prenait pour sa part 0,88% à 1856,69 points et l'indicateur élargi SPI 0,77% à 15'392,77 points.

Le camp de perdants grossissait passant à six titres sur les trente constituant le SLI, Zurich Insurance (-0,1%), Swisscom (-0,5%) et Temenos (-1,8%) venant se joindre au trio formé par Swiss Re (-2,3%), Kühne+Nagel (-2,3%) et la lanterne rouge Adecco (-3,6%). Les 24 autres valeurs constitutives du SLI pointaient dans le vert, emmenées par Logitech (+4,7%), suivi par Partners Group (+4,3%) et Geberit (+3,4%).

Le géant zurichois du placement temporaire a annoncé jeudi la nomination de Denis Machuel au poste de directeur général (CEO), en remplacement d'Alain Dehaze. Si le bénéfice d'Adecco s'est inscrit en baisse au premier trimestre, la croissance a cependant accéléré, et l'entreprise se dit optimiste pour le deuxième trimestre.

Le numéro deux mondial de la réassurance Swiss Re a quant à lui chu du mauvais côté de la rentabilité sur les trois premiers mois de l'année, entraîné vers le fond par des prestations à hauteur d'un bon demi-milliard de dollars consenties dans la réassurance vie et santé (L&H Re). Coûts des catastrophes naturelles et constitution de réserves pour d'éventuels remboursements liés à la guerre en Ukraine ont encore alourdi la facture.

Les trois poids lourds, Nestlé (+0,3%), Novartis (+0,2%) et surtout Roche (+0,04%) n'apportaient guère de soutien à l'indice. Novartis a décroché l'homologation de la Commission européenne pour son premier traitement post-stéroïdien de la maladie du greffon contre l'hôte (GvHD) aiguë et chronique, Jakavi (ruxolitinib).

Nettement plus en verve Credit Suisse (+0,8%) estime que l'affaire aux Bermudes devrait générer un coût de "quelque 600 millions de dollars" (538 millions de francs suisses), selon les indications fournies jeudi dans le rapport trimestriel. La grande banque a perdu en mars devant la justice de cet archipel dans un litige l'opposant au milliardaire et ancien Premier ministre géorgien Bidzina Ivanichvili.

Du côté du marché élargi, Landis+Gyr (-1,7%) figurait au rang des principaux perdants de l'entame de séance. Le fabricant zougois de compteurs pour l'eau, le gaz et l'électricité a pourtant renoué avec les chiffres noirs, dégageant un bénéfice net de 79 millions.

Montana Aerospace s'envolait de 3,9%, le fournisseur de l'industrie aéronautique ayant vu ses ventes décoller au premier trimestre, tout est restant dans les chiffres rouges. Le groupe argovien a confirmé ses objectifs annuels.

Le laboratoire plan-les-ouatien Addex Therapeutics (+5,1%) a vu ses liquidités fondre au premier trimestre. L'argent a été utilisé pour les activités opérationnelles de la société en phase clinique.

Le fabricant de composants électroniques Schaffner (+1,3%) est parvenu à améliorer sa profitabilité au premier semestre de son exercice décalé, malgré une activité en recul.

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