Zurich (awp) - La Bourse suisse a fortement reculé vendredi. Le SMI des valeurs vedettes a passé toute la journée dans le rouge et a abandonné plus de 300 points entre son plus haut et son plus bas du jour.

La publication de données américaines sur l'emploi meilleures que prévu n'a pas causé plus qu'un petit sursaut de l'indice, qui a brièvement chuté sous les 11'300 points en fin de séance, avant de terminer de justesse à ce niveau. L'escalade de la guerre en Ukraine avec le bombardement de la plus grande centrale nucléaire du pays a fortement pesé sur l'ambiance.

A New York, Wall Street cédait également du terrain en matinée, le bon rapport sur l'emploi ne parvenant pas à remonter le moral des investisseurs.

"Le marché boursier est en difficulté ce matin, en grande partie à cause de l'aggravation des événements en Ukraine avec l'intensification de l'attaque militaire russe et la capture de la centrale nucléaire de Zaporojie, qui fournit un quart de l'électricité ukrainienne", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.com.

La gravité de la situation en Ukraine "a largement éclipsé le rapport sur l'emploi" américain, a noté l'analyste. La première économie mondiale a créé quelque 678'000 emplois en février après 481'000 en janvier, selon les données du département du travail, bien plus que les 400'000 attendus par les analystes.

Sur le front des devises, le franc a frôlé la parité avec l'euro, poussé par l'intensification de la guerre en Ukraine.

Le SMI a terminé en baisse de 3,22% à 11'300,13 points, avec un plus bas à 11'291,84 et un plus haut à 11'609,53 points en début de séance. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice phare de la place zurichoise a perdu 5,7%. Le SLI a cédé vendredi 3,65% à 1780,24 points et le SPI 3,20% à 14'302,84 points. Sur les 30 valeurs vedettes, Kühne+Nagel (+3,5%) est le seul gagnant du jour.

Les poids lourds Roche (-1,7%), Nestlé (-1,9%) et Novartis (-2,7%) ont en partie joué leur rôle défensif, faisant tous "moins pire" que l'indice.

Nestlé a gelé ses activités publicitaires en Russie en raison de la guerre en Ukraine. A partir de ce week-end, plus aucun spot ne sera diffusé à la télévision russe.

L'assemblée générale virtuelle de Novartis a approuvé toutes les propositions du conseil d'administration, notamment le versement d'un dividende de 3,10 francs suisses par action au titre de l'exercice écoulé, ainsi que la réélection du président Jörg Reinhardt.

Les principaux perdants du jour sont Swatch (-7,5%), Temenos (-7,1%) et UBS (-7,0%).

Julius Bär (-6,8%) et Credit Suisse (-6,4%) ont également sous-performé, tout comme Richemont (-5,9%). Le luxe et les bancaires ont souffert de derniers développements de la guerre en Ukraine. L'hologer biennois a suspendu ses livraisons vers la Russie depuis la Suisse, mais les magasins des différentes marques du groupe sur place restent ouvert.

Sur le marché élargi, la saison des résultats s'est poursuivie.

SFS (-8,6%) a confirmé l'essor de sa rentabilité, alimenté par le regain de demande observé l'an dernier. La direction demeure néanmoins prudente au moment d'aborder les perspectives pour l'année en cours.

Schweiter (-4,4%) a vu ses ventes s'accroître, mais les indicateurs de rentabilité ainsi que le bénéfice ont été moins bons. Les actionnaires profiteront d'un dividende inchangé de 40 francs suisses par action.

Calida (-3,2%) a confirmé sa poussée de croissance l'an dernier, alimentée notamment par les ventes en ligne. Le dividende sera relevé d'un quart à un franc par action.

Comet (-3,1%) a malgré des difficultés d'approvisionnement, dégagé un bénéfice net inédit de 67,4 millions de francs suisses, un montant plus que doublé au regard de 2020.

Emmi (-0,1%) a comme prévu amélioré son bénéfice et proposera un dividende agrémenté d'un franc à 14 francs suisses par action. Pour le moment, le lucernois continue de vendre du fromage en Russie. Ces ventes représentent 0,1% du chiffre d'affaires annuel.

rp/buc