Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore terminé sur une note positive jeudi. Le SMI a évolué dans le vert durant toute la séance, dans une fourchette relativement étroite d'une soixantaine de points, s'approchant à un peu moins d'une dizaine d'unités de la barre des 11'300 points à son plus haut du jour.

Le calme de la place zurichoise a été troublé par un rapport assassin du cabinet américain de juricomptabilité Hindenburg Research, descendant en flamme les pratiques et, partant, le cours de Bourse de Temenos, dont la cotation a été brièvement suspendue en fin de séance, le temps pour l'entreprise de publier un communiqué de dénégation qui n'a visiblement pas convaincu.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée, les indices marquant un peu le pas après le rebond de la veille et après de décevantes ventes au détail en janvier aux Etats-Unis.

"La chute des ventes au détail (...) devrait tempérer les récentes suggestions qui assurent qu'on assiste à une résurgence de l'économie", a estimé Andrew Hunter de Capital Economics.

"La consommation a décliné en janvier et même s'il y a un petit rebond en février et mars, il faut s'attendre à un fort ralentissement de la croissance au premier trimestre", a ajouté l'analyste.

En Suisse, l'indice des prix à la production et à l'importation - qui donne une indication de l'inflation au premier stade de la commercialisation des biens et des produits - a poursuivi son recul en janvier, soutenu par les baisses de tarifs des hydrocarbures.

Le SMI a terminé en hausse de 0,63% à 11'281,18 points, avec un plus haut à 11'292,07 et un plus bas à 11'231,66. Le SLI a gagné 0,69% à 1833,33 points et le SPI 0,59% à 14'770,96 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 24 ont progressé et 6 reculé.

Julius Bär (+4,1%) a fini sur la plus haute marche du podium, devant Straumann (+2,5%) et Swatch (+1,7%).

Selon des courtiers, l'action Julius Bär remonte la pente, après avoir reculé depuis l'été dernier. Le gestionnaire de fortune zurichois avait été pénalisé par une faible performance financière sur les dix premiers mois de 2023 et la faillite de l'empire immobilier autrichien Signa. Avec le grand coup de balai et le départ du directeur général début février, l'établissement essaie de regagner la confiance des investisseurs.

Richemont (+1,6%) a pris la médaille en chocolat. Le géant genevois du luxe a vu Kepler Cheuvreux relever son objectif de cours à 150 francs suisses (contre 140 francs suisses) et maintenir la recommandation à "buy". L'analyste en charge salue la performance dans la joaillerie et estime que le propriétaire de Cartier devrait faire mieux que ses concurrents.

Dans le camp des poids lourds, Nestlé (+1,3%) a soutenu l'indice, alors que les pharma Novartis (+0,2%) et Roche (bon -0,1%, porteur +0,1%) sont restées plus discrètes.

Premier de classe la veille, Lonza (-0,9%) a cette fois coiffé le bonnet d'âne et a fini lanterne rouge, derrière Givaudan, le bon Lindt et Sandoz (tous -0,4%).

Sur le marché élargi, le cours de l'action Temenos a été suspendu durant quelques minutes peu avant la fin de la séance, à la demande de l'entreprise. Au moment de la suspension, le titre reculait de 29,5% à 62,40 francs suisses. A la reprise de cotation, à 17h15, l'action cédait encore 29,1% et à la clôture, elle reculait de 28,2% à 63,54 francs suisses.

Le spécialiste des logiciels bancaires a été ouvertement accusé de tromperie sur les annonces de contrats notamment. Le cabinet à l'origine du rapport indique avoir pris des positions de vente à découvert sur le titre du groupe genevois. Peu après la suspension du titre, Temenos a publié un communiqué réfutant les accusations proférées à son encontre.

A part cela, la Banque cantonale de Bâle (bon +0,2%) a enregistré de solides résultats l'année dernière et un dividende relevé.

La Banque cantonale de Thurgovie (stable) a aussi profité du relèvement des taux d'intérêts et propose d'augmenter la redistribution aux actionnaires.

Docmorris (-1,0%) a fait savoir que sa filiale Teleclinic a noué un partenariat avec l'Allegemeiner Deutscher Automobil Club (Adac), le plus important groupement d'automobilistes en Allemagne.

Le spécialiste appenzello-zurichois de la connectique Huber+Suhner (+2,4) a décroché mercredi un contrat-cadre avec la Deutsche Bahn (DB) pour l'internet dans ses trains ICE. Le contrat s'étend sur plusieurs années et représenterait une cinquantaine de millions de francs suisses.

Phoenix Mecano (-0,2%) a fait état de recettes et d'entrées de commandes en retrait l'an dernier. L'entreprise a tout de même amélioré son bénéfice.

Le spécialiste nidwaldien des logiciels et des services Softwareone (-0,7%) a renoué avec les chiffres noirs l'an dernier. Le versement d'un dividende augmenté de 1 centime à 36 centimes par action est proposé.

rp/jh