Zurich (awp) - La Bourse suisse se raffermissait légèrement à l'approche de la mi-journée jeudi, dans le sillage de l'annonce d'un important projet d'investissement dans les infrastructures aux Etats-Unis. Les mauvaises nouvelles liées au nombre de cas en progression pour les contaminations au Covid-19, en particulier en Europe, ne devraient pour le moment n'avoir qu'un impact limité sur l'humeur des investisseurs à la veille d'un long week-end pascal.

Les principaux indices américains ont fini en hausse mercredi soir lors du dernier jour du premier trimestre après la publication d'une très forte création d'emplois dans le secteur privé, tout comme les Bourses asiatiques ce jeudi.

Le président des Etats-Unis a proposé d'investir, au cours des huit prochaines années, quelque 2000 milliards de dollars dans les transports, l'industrie ou encore les réseaux internet, pour améliorer la compétitivité du pays. Il compte beaucoup sur les entreprises pour financer ces projets, la mesure phare étant une hausse de l'impôt sur les sociétés, à 28%.

Au niveau macroéconomique, l'activité manufacturière est tombée en mars à son plus bas niveau depuis 11 mois en Chine, selon un indice indépendant publié jeudi, qui révèle un essoufflement de la reprise post-Covid dans le premier pays frappé par l'épidémie. L'indice des directeurs d'achats (PMI) pour le secteur manufacturier, calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin, s'est établi à 50,6 en mars après 50,9 en février.

En Suisse, pour le deuxième mois consécutif, les prix à la consommation ont augmenté en mars grâce à la fin des soldes, qui a provoqué une hausse pour les habits et les chaussures. Les chiffres d'affaires du commerce de détail suisse ont quant à eux nettement recule en février, que ce soit sur un mois ou sur un an. La baisse est plus limitée dans l'alimentaire. Les restrictions mises en place pour lutter contre l'épidémie de coronavirus ont visiblement pesé sur les autres secteurs.

A 10h50, le SMI s'enrobait de 0,65% à 11'121,88 points, le SLI de 0,55% à 1799,76 points et le SPI de 0,69% à 14'112,38 points. A l'exception de Nestlé, toutes les autres valeurs vedettes avaient la faveur des investisseurs.

Le géant alimentaire (-0,1%) a finalisé la vente des marques de Nestlé Waters en Amérique du Nord. Ces activités ont été cédées à One Rock Capital Partners en partenariat avec Metropoulos & Co. Le montant de la transaction s'élève à 4,3 milliards de dollars.

Le trio des gagnants était constitué par la volatile AMS (+3,7%), de Credit Suisse (+3,2%) et de Lonza (+2,5%). La banque aux deux voiles semblait se remettre doucement de la chute subie depuis l'annonce d'un avertissement négatif sur ses résultats au 1er trimestre lié à la débâcle à plusieurs dizaines de milliards du fonds spéculatif américain Archegos.

Le fournisseur bâlois de l'industrie pharmaceutique a finalisé la vente de ses sites d'encapsulage de Ploermel, en Bretagne, et d'Edimbourg, la capitale écossaise, au britannique Nextpharma. Le montant de l'opération, annoncée en janvier, n'est pas connu.

Les autres poids lourds Roche (+0,3%) et Novartis (+0,5%) soutenaient à des vitesses différentes l'indice vedette.

SGS (+0,3%) détient désormais l'intégralité de la société The Lab Asia, après avoir acquis une participation minoritaire. Les détails financiers de la transaction n'ont pas été divulgués.

Lafargeholcim (+0,4%) a clôturé l'acquisition de l'américain Firestone Building Products. L'opération de 3,4 milliards de dollars (environ 3 milliards de francs suisses) avait été dévoilée début janvier et permet d'intégrer les 1900 employés du fabricant de toitures de bâtiments commerciaux.

Au niveau du marché élargi, Zur Rose (-0,6%) et Novo Nordisk lancent officiellement leur offensive commune contre l'obésité, ciblant dans un premier temps l'important marché allemand. L'apothicaire en ligne thurgovien et le laboratoire danois concrétisent avec l'offre numérique Docmorris Adipositas Care leur collaboration annoncée en début d'année.

Landis+Gyr (+4%) semblait profiter de l'annonce des investissements colossaux qui pourraient être investis dans les infrastructures aux Etats-Unis, rapportaient des courtiers, mais également d'achats de couverture.

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