Zurich (awp) - La Bourse suisse amplifiait son repli vendredi en fin de matinée, les investisseurs retenant leur souffle avant la publication des chiffres de l'inflation aux Etats-Unis. Face à une envolée record des prix, Wall Street avait fini en ordre dispersé la veille et aujourd'hui l'ensemble des places européennes évoluait en baisse.

Le marché scrutera attentivement l'indice CPI des prix à la consommation pour novembre, attendu au plus haut depuis quasiment 40 ans, à la recherche d'indices sur l'avenir de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), dont la prochaine réunion est agendée aux 14 et 15 décembre.

Pour John Plassard de Mirabaud Banque, les données sur les prix à la consommation pourraient "donner du 'baume au coeur' à la Fed à moins d'une semaine de sa réunion".

Ces données représentent les "nouvelles NFP", les "non-farm payrolls" ou les données sur l'emploi non agricole, un indicateur majeur de l'économie américaine, a souligné Ipek Ozkardeskaya de Swissquote. "C'est cela qui va influencer les attentes sur la Fed ces prochains mois", a souligné l'analyste.

Selon cette dernière, "il semblerait que la pression inflationniste s'approche d'un pic cyclique et il y a des chances de voir des chiffres plus modérés à partir d'aujourd'hui".

A la Bourse suisse à 10h50, l'indice vedette SMI amplifiait son recul de 0,58% à 12'535,15 points. La veille, il avait fini sur un infime soubresaut de 0,08%. Le SLI baissait de 0,69% à 2019,53 points et le SPI abandonnait 0,61% à 16'006,24 points.

La quasi-totalité des valeurs vedettes évoluait en baisse, hormis Holcim (+0,3%), Julius Bär (+0,1%) et Swiss Life (+0,04%).

Novartis (-0,9%) amplifiait ses pertes. Selon le directeur général de Novartis, Vasant Narasimhan, une éventuelle vente de sa filiale de génériques Sandoz semble intéresser de potentiels acheteurs. Le groupe pharmaceutique a "reçu plusieurs demandes d'information" à ce sujet, a-t-il affirmé dans la presse.

Les deux autres poids lourds de la cote, Roche (-0,3%) et Nestlé (-0,2%) reculaient également.

Swiss Re (-0,2%) baissait aussi, alors que Swiss Life faisait partie de la liste des rares gagnants. Le réassureur a signé un accord sur la cession de l'entité d'assurance-vie Elips Life à la division International du groupe Swiss Life. Cette opération va déboucher sur un partenariat à long terme entre les deux géants zurichois dans le domaine de la réassurance autour de la société liechtensteinoise.

Aux bancaires, UBS (-0,4%) s'inscrivait dans la tendance générale, alors que la banque aux trois clés attend lundi l'énoncé du verdict par la cour d'appel de Paris dans une affaire d'évasion fiscale. L'établissement avait été condamné en 2019 à une amende de 3,7 milliards d'euros.

Son homologue Credit Suisse (-0,4%) ne faisait guère mieux, empêtré dans un nouveau scandale. Le journal Blick avait révélé jeudi les incartades aux règles de quarantaine du nouveau président António Horta-Osório.

Vifor Pharma (-2,0%) affichait l'une des plus importantes pertes. Le laboratoire et son partenaire américain Angion ont essuyé un échec dans le cadre de l'étude clinique de phase II, appelée Guard, avec le traitement Ang-3777.

Hormis le laboratoire st-gallois, les plus fortes baisses étaient inscrites par Alcon (-2,5%), Sonova (-2,0%) et Geberit (-1,7%).

La tendance était similaire sur le marché élargi, la plupart des titres reculant. Medacta (-1,8%) a annoncé que la justice allemande a décidé d'abandonner les poursuites contre la société, son directeur général Francesco Siccardi et l'ancien patron pour l'Allemagne, Jörg Häfner.

Edisun (-1,7%) a racheté un portefeuille de 17 projets photovoltaïques en Espagne, au Portugal et en Italie à son partenaire Smartenergy. Il met fin à la fonction de directeur général et confie les rênes au président Horst Mahmoudi.

Tecan (-2,0%) a signalé qu'il devrait continuer à progresser plus rapidement que le marché. Hors effets d'acquisitions, la croissance devrait cependant se normaliser au cours des prochaines années.

Relief Therapeutics (+0,9%) calmait ses ardeurs. Le gestionnaire genevois de brevets a annoncé que son partenaire américain NRX Pharmaceuticals a convenu avec les autorités sanitaires hongroises d'une "voie réglementaire" pour l'utilisation d'urgence du Zyesami contre le Covid-19.

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