Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative jeudi, dans le sillage des autres principales places boursières. Le SMI a évolué durant toute la séance dans le rouge, se rapprochant à moins de 30 points de la barre symbolique des 12'700 points. Il a terminé un peu sous la barre des 12'800. Comme ailleurs dans le monde, les investisseurs ont été refroidis par les récentes déclarations de la Réserve fédérale américaine.

A New York, Wall Street hésitait sur la direction à prendre en matinée, au lendemain du décrochage des technos, bousculées par les déclarations de la Fed sur l'inflation.

"Les investisseurs réajustent leurs portefeuilles face à une nouvelle ère de l'argent +pas facile+ alors qu'on sort d'une ère de l'argent facile", a résumé Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities pour expliquer l'humeur des investisseurs la veille.

La publication des minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed avait plombé le marché mercredi. Ses membres ont indiqué, dans un langage sans équivoque, qu'ils envisageaient désormais de relever plus tôt et plus souvent que prévu le taux directeur de l'institution.

En outre, il est désormais question d'entamer la réduction du bilan de la Fed dès après la première hausse de taux. Cela signifie que la Fed va encore moins investir dans des obligations, ce qui pourrait être vu comme un autre tour de vis monétaire par les marchés.

"Le solide repli d'hier suite au compte rendu de la Fed montre que la campagne de resserrement monétaire de la Banque centrale pourrait être plus sévère qu'on ne le pensait jusque-là", ont indiqué les analystes de Schwab.

Le SMI a terminé en baisse de 0,88% à 12'792,28 points, avec un plus bas à 12'728,44 et un plus haut à 12'816,12. Le SLI a cédé 1,20% à 2054,43 points et le SPI 1,01% à 16'300,02 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 22 ont reculé et 8 avancé.

Le podium du jour a été monopolisé par des financières: UBS et Julius Bär (chacun +1,1%) ont pris la plus haute marche du podium, suivies par Novartis (+0,6%), Swiss Re (+0,5%), Credit Suisse (+0,3%), Zurich (+0,2%), Swiss Life et Vifor (chacun +0,1%).

La banque aux trois clés a profité d'un relèvement de la recommandation de Keefe, Bruyette & Woods (KFW) à "outperform", avec une légère augmentation de l'objectif de cours. JPMorgan a relevé l'objectif de cours et confirmé "overweight" et Jefferies a fait de même avec recommandation à "buy". L'analyste de JPMorgan prévoit par exemple un solide dernier trimestre 2021 pour la banque d'affaires et un bon début en 2022.

KFW a en revanche abaissé à "underperform" la recommandation pour la banque aux deux voiles et réduit l'objectif de cours sous la barre des 10 francs suisses. Pour Julius Bär, la recommandation a été relevée à "market perform" sans changement d'objectif de cours.

Novartis a annoncé la sous-traitance au laboratoire américain Alnylam de la découverte de traitements potentiels pour offrir une alternative à la transplantation de foie.

Les deux autres poids lourds Nestlé (-0,2%) et Roche (-0,8%) ont cédé plus ou moins nettement du terrain.

La volatile AMS Osram (-6,5%) a terminé lanterne rouge, derrière Logitech (-5,4%) et Partners Group (-4,6%) ces trois valeurs ayant abandonné plus de 4%.

Bank of America a relevé l'objectif de cours du bon Schindler (-1,4%) et confirmé "underperform", alors qu'ODDO a abaissé l'objectif de cours, confirmant également "underperform".

Pour ABB (-1,8%), Bank of America a relevé l'objectif de cours et confirmé "buy", sans autre commentaire.

Sur le marché élargi, le gestionnaire de brevet Relief Therapeutics (+8,7%) reste empêtré dans sa bisbille juridique avec son partenaire delawarien de recherche Nrx autour des droits sur l'aviptadil développé contre le Covid-19. La firme sécheronne affiche néanmoins sa confiance dans l'issue du bras de fer juridique engagé outre-Atlantique.

L'assureur Baloise (+0,3%) a annoncé que son directeur général Gert de Winter, souffrant d'un cancer, a transmis temporairement la responsabilité opérationnelle à Michael Müller, directeur pour le marché suisse.

Luc Tack, l'un des principaux actionnaires de Rieter (+0,1%), a renforcé sa participation dans le fabricant de machines textiles de Winterthour. Il avait pourtant été poussé hors du conseil d'administration cet été pour comportement déloyal. Directeur général du fabricant belge de machines de tissage Picanol, M. Tack détient désormais 15,02% de Rieter, contre 11,69% auparavant.

Obseva (-5,1%) a revendiqué des données cliniques positives sur un traitement expérimental dans le domaine de l'endométriose.

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