Zurich (awp) - La Bourse suisse a perdu un peu de terrain vendredi. Le SMI, qui avait terminé la veille au-dessus de la barre des 11'000 points a longtemps évolué en dessous. Il est finalement parvenu en toute fin de séance à repasser ce seuil. Sur le front des entreprises, Credit Suisse a tenu la vedette après l'annonce de la démission de son patron Tidjane Thiam.

A New York, Wall Street cédait aussi un peu de terrain en matinée. Les indices ne parvenaient pas à profiter d'une bonne tenue de l'emploi américain en janvier. Le marché reprend son souffle après plusieurs séances de hausse d'affilée, ont relevé de observateurs.

"Les contrats à terme sur les indices (avant l'ouverture de la séance officielle) s'affichaient déjà en baisse avant la publication du rapport sur l'emploi tout simplement car le marché a déjà beaucoup progressé cette semaine, à l'instar du S&P 500 qui a pris 3,7%, et étaient prêts pour une période de consolidation", a commenté Patrick O'Hare, de Briefing.

Le SMI a fini en recul de 0,10% à 11'001,53 points, avec un plus bas à 10'958,45 et un plus haut à 11'015,61. Sur la semaine, l'indice vedette de SIX a gagné 3,5%. Vendredi, le SLI a cédé 0,17% à 1683,29 points et le SPI 0,13% à 13'280,42 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 21 ont reculé, 6 avancé et Swiss Life a fini stable.

Les plus gros perdants du jour sont Sika et Clariant (chacun -1,3%)ainsi qu'ABB et Richemont (chacun -1,2%).

Avec Richemont, Swatch (-1,0%) a aussi fléchi. La maison d'habillement et accessoires haut de gamme Burberry a averti que l'épidémie de coronavirus en Chine a un "impact négatif important" sur la demande de luxe.

Lanterne rouge en début de séance, Credit Suisse (+0,2%) a réussi à se hisser dans le vert en toute fin de séance. Le patron de la banque aux deux voiles Tidjane Thiam a donc été emporté par l'affaire des filatures. Il est remplacé par Thomas Gottstein, l'actuel directeur de la banque en Suisse. Les analystes ont salué ce choix: le nouveau patron "bénéficie d'un solide bilan en ayant fortement amélioré la rentabilité de l'activité suisse", selon Vontobel.

Cette nouvelle à peine digérée, il faudra cependant penser au coup d'après. Le président Urs Rohner devra faire face aux actionnaires importants qui soutenaient le dirigeant franco-ivoirien lors de la prochaine assemblée générale. Jeudi par exemple, la fondation Ethos avait réclamé le départ du président.

Julius Bär (-0,4%) a fini dans le rouge, alors qu'UBS (+1,0%) a terminé sur la 2e marche du podium du jour, la première revenant à Swisscom (+2,5%) et la 3e à Swiss Re (+0,7%).

Au lendemain des chiffres du géant bleu, Barclays a relevé l'objectif de cours et confirmé "underweight". Le groupe continue de résister à la concurrence féroce sur le marché suisse des télécommunications, a relevé l'analyste. Il y parvient grâce à la réduction des coûts et à sa filiale italienne Fastweb. Des coupes supplémentaires de 100 millions sur les trois prochaines années sont au programme, ce qui devrait garantir le maintien du dividende au niveau actuel. L'action est cependant trop chère, a déploré l'expert.

Dans le camp des poids lourds, Roche (+0,5%) a profité des résultats probants avec une combinaison de Tecentriq (atezolizumab) et d'Avastin (bevacizumab) contre une forme courante de cancer du foie dans le cadre d'une étude clinique avancée menée en Chine. Novartis (-0,3%) et Nestlé (-0,1%) ont perdu un peu de terrain.

Sur le marché élargi, Ems-Chemie (-0,1%) n'a pas rempli toutes les attentes. Les recettes ont reculé bien davantage que ce qui était prévu par les analystes. Ces derniers tablaient également sur une plus forte hausse du dividende. Le bénéfice net a dépassé toutes les attentes.

La Banque cantonale des Grisons (+0,3%) a dégagé un bénéfice net stable en 2019 et propose un relèvement du dividende.

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