Zurich (awp) - La Bourse de Zurich a poursuivi jeudi sur la tendance négative de la veille, lorsqu'elle avait été plombée par l'accélération de l'inflation américaine en juin. Ce jeudi, c'est l'indice des prix à la production US qui a accéléré plus que prévu. Le SMI est passé nettement sous les 10'800 points à son plus bas, avant de se redresser un peu sur la fin et de finir juste sous ce niveau. En Suisse, Swatch a, comme à son habitude, publié par surprise ses résultats semestriels.

A New York, Wall Street reculait en matinée après des résultats jugés décevants de JPMorgan et Morgan Stanley. Le marché se préparait par ailleurs à une nouvelle montée en régime de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour lutter contre l'inflation.

La crainte d'une récession a saisi les marchés, a commenté Craig Erlam, d'Oanda. Selon cet expert, il ne reste pratiquement pas d'autres choix aux banques centrales que d'agir de manière agressive contre le renchérissement et les prévisions tablent désormais sur une hausse de 75 points ou 100 points de base lors de la prochaine séance de la Red, dans deux semaines.

En Suisse, Les prix à la production et à l'importation (PPI) ont continué de fortement progresser en juin, soutenus notamment par la flambée des cours des hydrocarbures. Comparé au mois précédent, cet indicateur a grimpé de 0,3% à 109,8 points. Sur un an, le PPI a bondi de 6,9%, a précisé l'OFS. En mai, il avait déjà augmenté de 6,9% sur un an, de 6,7% en avril et de 6,1% en mars.

Le SMI a terminé en recul de 0,97% à 10'799,52 points, avec un plus bas à 10'755,46 et un plus haut à 10'883,22 en phase d'ouverture. Le SLI a cédé 1,13% à 1650,88 points et le SPI 0,92% à 13'929,35 points. Sur les 30 valeurs vedettes, Straumann (+0,7%) est le seul gagnant du jour et Kühne+Nagel a fini stable.

Dans le vert une partie de la séance, l'horloger biennois Swatch (-0,1%) a enregistré sur les six premiers mois de l'année un net ralentissement de sa croissance, handicapé notamment par un manque à gagner devisé à 400 millions de francs suisses attribué aux confinements en Chine. La direction a néanmoins confirmé viser une croissance d'au moins 10% en 2022, à taux de change constants. La rentabilité de son côté a poursuivi son rétablissement.

Son concurrent Richemont (-0,9%), lui aussi un temps dans le vert, publie vendredi ses recettes au 1er trimestre de l'exercice 2022/23 décalé et les analystes tablent sur un total de 5,16 milliards d'euros.

Givaudan (-4,2%) a fini lanterne rouge, derrière AMS Osram (-3,8%) et Temenos (-3,6%).

La banque aux trois clés a abaissé la recommandation pour le fabricant genevois de parfums et arômes à "sell" de "neutral" et a nettement réduit l'objectif de cours. L'analyste se montre plus prudent pour l'année à venir car il voit des signes clairs que les consommateurs sont soumis à une pression plus forte en raison de la hausse des prix, ce qui risque de se traduire par une évolution des volumes inférieure aux attentes dans le secteur de la chimie.

Morgan Stanley a réduit l'objectif de cours de Temenos et confirmé "Underweight", prenant en compte les prévisions court et moyen terme actualisées et réduisant les attentes de marges pour 2023.

Après les chiffres de deux grandes banques US, les bancaires Credit Suisse (-3,5%), Julius Bär et UBS (chacune -2,2%) n'ont pas échappé à la tendance.

Il en a été de même, mais moins nettement, pour les poids lourds Nestlé (-0,7%), Novartis et Roche (chacun -0,5%).

UBS a abaissé l'objectif de cours de Sika (-1,9%) et maintenu "neutral". L'analyste a pris en compte des perspectives dégradées et des données fondamentales moins favorables pour le secteur de la construction.

Sur le marché élargi, Clariant (-3,0%) a souffert après qu'UBS a abaissé la recommandation "sell" de "neutral" et réduit l'objectif de cours. Le chimiste de spécialités risque d'être confronté à quelques difficultés au cours des six à douze prochains mois, a notamment expliqué l'analyste.

One Swiss Bank (-18,2%) a chuté au lendemain de ses résultats, dans des volumes il est vrai confidentiels.

Swiss Steel (+6,8%) a présenté des résultats en hausse au 2ème trimestre. L'aciériste a pu répercuter les hausses de prix sur ses clients et améliorer ses marges. La demande pourrait baisser au second semestre.

Polypeptide (+12,1%) a rebondi après s'être effondré ces deux derniers jours suite à un avertissement sur bénéfice.

Perrot Duval (pas traité) a bénéficié lors de son exercice décalé 2021/22, clos à fin avril, de la reprise du groupe Polystone pour plus que doubler son chiffre d'affaires. Les difficultés d'approvisionnement et leur impact sur les livraisons aux clients ont pesé sur le résultat.

rp/ib